Au Niger, les troupes françaises commencent leur évacuation
Le ministère des armées l'a annoncé dans un communiqué publié jeudi 5 octobre : les soldats français débutent leurs opérations d'évacuation du Niger cette semaine, dix ans après leur installation dans le pays. L'armée suit ainsi la consigne du président de la République, lancée le 24 septembre dernier.
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Environ 1 500 hommes des armées françaises sont actuellement positionnés au Niger, dans trois emprises bien distinctes : sur la base aérienne jouxtant l'aéroport de Niamey, la capitale, ainsi que sur deux emprises dans le nord du pays, non loin de la frontière malienne.
Le matériel sera déplacé plus tard
A priori, c'est le contingent d'une de ces deux bases - autour de 400 hommes - qui devrait prendre la route dès jeudi pour rejoindre en convoi l'aéroport de Niamey et s'envoler pour la France. Le second contingent, déployé un peu plus au nord devrait suivre dans la foulée.
"La coordination avec les armées nigériennes est essentielle à la réussite de cette manœuvre", note le ministère dans son communiqué. Dans la foulée, la junte réagissait également par communiqué indiquant que "le gouvernement nigérien [sera] attentif à ce que ce retrait se fasse dans le respect de nos intérêts et selon nos conditions".
Autant l'évacuation des hommes devrait pouvoir se faire assez rapidement, par la voie des airs, autant celle des matériels et engins devrait prendre plus de temps ; elle devra procéder par la route, en direction d'un port, probablement celui de Cotonou, au Bénin. Mais la chose n'est pas gagnée : mardi 3 novembre, l'un des généraux de la junte au pouvoir à Niamey indiquait que l'évacuation du contingent français ne se ferait "pas par le Bénin. N'importe quelle direction sauf le Bénin", martelait-il. La totalité des forces françaises et leurs matériels devraient avoir quitté le pays avant la fin de l'année, soit d'ici trois mois.
Des attaques plus nombreuses depuis le putsch
D'un point de vue politique ou idéologique, c'est une petite victoire pour les militaires de la junte, qui avaient fait du départ des Français la pierre angulaire de leurs discours. D'autant qu'il reste au Niger des contingents européens, italien ou allemand, pour épauler les forces nigériennes dans leur lutte contre les groupes armés jihadistes. Les Américains, également, conservent leur base de drones à Agadez, dans le centre du pays.
Mais c'était bien le contingent français qui se trouvait en pointe et en soutien effectif des forces armées nigériennes dans cette lutte. Et depuis l'arrêt de ce partenariat suite au coup d'Etat du 26 juillet, les jihadistes ont multiplié les coups de main un peu partout dans le pays. Une bonne quinzaine au total. Rien que durant la semaine écoulée, on a compté quatre attaques, dont certaines majeures.
Dimanche dernier, deux convois militaires nigériens, dont l'un de de plus de 40 véhicules étaient pris sous le feu d'embuscades probablement montées par le groupe Etat Islamique dans le Grand Sahara. La veille, une autre embuscade, visant également les militaires, avait fait plus de 33 morts dans les rangs des forces armées nigériennes. Manifestement, elles n'ont plus les moyens ni de se prémunir contre ces attaques, ni de contre-attaquer.
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