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Niger : large campagne de vaccination contre la rougeole après une forte résurgence de la maladie

Niamey lance, avec retard, une vaste campagne de vaccination contre la rougeole. Le nombre de cas est reparti fortement à la hausse depuis 2017 au Niger et sur l'ensemble continent africain.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Campagne de vaccination contre la rougeole à Monrovia (Libéria). L'OMS préconise une vaccination des enfants entre 9 mois et 5 ans. Photo prise le 26 août 2003. (VASILY FEDOSENKO / X00829)

La rougeole fait toujours des ravages en Afrique de l'Ouest, en raison d’un mauvais accès aux soins et aux rappels vaccinaux. C’est le cas au Niger, où la campagne de vaccination qui devait se tenir en 2018 a été retardée, avec pour conséquence la résurgence d'épidémies dans plusieurs districts du pays.

C’est avec un an de retard qu'"Une campagne de vaccination de masse d'une semaine contre la rougeole a démarré, ce 13 septembre, sur toute l'étendue du territoire national et touchera 4,254 millions d'enfants âgés de 9 mois à 5 ans", a déclaré le ministre nigérien de la Santé, Iliassou Maïnassara.

"En dépit de tous les efforts consentis dans la lutte contre les maladies transmissibles, on note la persistance d'épidémies localisées de rougeole" au Niger, a-t-il déploré, en procédant à Niamey au lancement de cette campagne appuyée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) et l'Alliance Gavi.

Les enfants des migrants, des réfugiés et des déplacés du fait de l'insécurité seront notamment ciblés par la campagne, a-t-il assuré. 

Eliminer la rougeole d’ici 2021

D’une manière générale, l’OMS s’alarme du nombre du cas de rougeole au premier semestre 2019, notamment en Afrique, où le nombre de cas a été multiplié par huit.

La croissance inédite de cette maladie serait en grande partie due à un manque de rappel vaccinal, alors que la maladie avait quasiment disparu dans de nombreux pays. Une inquiétude d’autant plus grande que, selon les spécialistes, moins d’un cas sur dix est rapporté aux autorités.

Différentes études épidémiologiques laissent apparaître que l'effet de protection que confère le vaccin diminue au cours du temps. Cela pourrait s'expliquer par la fréquence d'autres maladies infectieuses telles que le paludisme, ainsi que par des conditions de vie difficiles (la promiscuité, notamment, favoriserait une exposition plus importante).

Si, dans de tels contextes, le vaccin peut perdre de son efficacité au fil du temps, il demeure cependant actif : le taux de mortalité consécutive à la rougeole demeure beaucoup plus faible chez les enfants vaccinés que chez ceux qui ne le sont pas. Surtout que "la rougeole est l'une des maladies les plus contagieuses au monde pour laquelle il n'existe pas de traitement curatif", selon l'OMS.

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