Cet article date de plus d'un an.

Niger : les militaires au pouvoir demandent un dialogue avec la Cédéao, selon le chef du gouvernement renversé

Une délégation ouest-africaine pourrait se rendre de nouveau dans la capitale nigérienne, affirme Ouhoumoudou Mahamadou sur TV5 Monde. Ni la Cédéao, ni les putschistes n'ont encore commenté cette déclaration.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre nigérien, Ouhoumoudou Mahamadou, le 5 août 2023 lors d'un rassemblement devant l'ambassade du Niger à Paris. (SERGE TENANI / HANS LUCAS / AFP)

Au Niger, les putschistes ont demandé à la délégation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) de "revenir" à Niamey, a affirmé Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre nigérien renversé, dans un entretien accordé à la chaîne TV5 Monde, lundi 7 août à Paris. Les membres "seront à Niamey probablement aujourd'hui [lundi] ou demain", a déclaré ce responsable. A ce stade, les auteurs du coup d'Etat et la Cédéao n'ont pas commenté cette information.

La délégation de la Cédéao, arrivée jeudi soir à Niamey pour trouver une sortie de crise, était repartie quelques heures plus tard. Elle n'a pas rencontré le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni le président renversé, Mohamed Bazoum. L'organisation ouest-africaine avait ensuite posé un ultimatum aux militaires, afin qu'ils rétablissent l'ordre constitutionnel avant dimanche soir. Faute d'avoir été entendue, l'organisation ouest-africaine – qui avait menacé d'utiliser la "force" – a annoncé que ses dirigeants se réuniront jeudi à Abuja, au Nigeria, pour un "sommet extraordinaire".

"Notre objectif est la restauration de la démocratie"

Aucune intervention militaire n'a eu lieu pour le moment, mais "nous ne sommes pas déçus, parce que notre objectif, ce n'est pas l'intervention militaire, a assuré Ouhoumoudou Mahamadou. Notre objectif, c'est la restauration de la démocratie et la fin de la séquestration du président Bazoum". Le Premier ministre a indiqué que les conditions de vie du président Mohamed Bazoum, séquestré depuis le jour du coup d'Etat, le 26 juillet, avec son fils et sa femme, se durcissent. "On leur a coupé l'électricité, on leur a coupé l'eau", a-t-il déploré, jugeant "la négociation encore possible".

Ouhoumoudou Mahamadou a dit ne pas être "surpris" par les manifestations de soutien aux militaires. "Pour remplir le stade comme cela a été fait, il suffit de mettre les moyens, de promettre des per diem [indemnités] à ceux qui [y] participent", a-t-il notamment déclaré. Une référence aux 30 000 partisans du coup d'Etat, rassemblés dimanche au stade Seyni-Kountché. Enfin, selon lui, le "sentiment anti-français", exprimé par des drapeaux et des slogans hostiles à la France lors des manifestations pro-militaires à Niamey, est "une manipulation" par "un petit groupuscule d'acteurs soi-disant de la société civile". "Ce que nous attendons de la France, c'est qu'elle continue de soutenir le Niger", a-t-il lancé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.