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Témoignage Coup d'Etat au Niger : "Il y a sans doute un danger d'escalade", craint une Française expatriée dans le pays

Quatre jours après le coup d'Etat survenu au Niger, des manifestations contre la présence de la France dans le pays ont éclaté dans la capitale Niamey.
Article rédigé par franceinfo - Propos recueillis par Valentin Dunate
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
L'ambassade française à Niamey a été attaquée lors d'une manifestation pour demander le retrait des formes armées française du Niger, dimanche 30 juillet. (AFP)

La situation est tendue à Niamey, où la France menace de répliquer "de manière immédiate et intraitable" à toute attaque contre ses ressortissants et ses intérêts au Niger, où des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont ciblé l'ambassade de France dimanche 30 juillet. "On est d'autant plus vigilants en tant que Français", explique à franceinfo une Française expatriée depuis plusieurs mois.

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"Si à un moment je prends ma voiture pour aller dans la ville, il doit n'y avoir aucun signe qui puisse démontrer que je suis Française pour ne pas subir une attaque, raconte cette Française qui travaille pour une ONG européenne à Niamey. On a pu entendre quelques histoires de voitures d'expatriés qui ont pu être caillassées. D'où la recommandation qu'il n'y ait absolument aucun mouvement pour ne pas se retrouver justement face à ce type d'altercation." Après le coup d'État, le ministère des Affaires étrangères recommande aux ressortissants français "de maintenir une grande vigilance, et d’éviter tout déplacement" dans la capitale Niamey en raison de "la situation dans la capitale" qui est "volatile".

Coup d'Etat au Niger : le témoignage d'une Française expatriée - Valentin Dunate

Quatre jours après le coup d'Etat, l'ambassade française à Niamey a été attaquée lors d'une manifestation. Des slogans prorusses et hostiles à la présence de 1 500 militaires français dans le pays ont été scandés.

"Le sentiment anti-français était déjà très présent"

"En fait, je pense que le sentiment anti-français était déjà très présent dans les discours de l'intégralité de la population, explique l'expatriée française. Il y a une forme d'impunité face à l'expression de ce sentiment, d'où les manifestations actuelles. Elles sont sans doute renforcées par les déclarations du gouvernement qui ont clairement dit à la France : 'Restez dans votre rôle diplomatique et arrêtez de faire des déclarations contre nous.' Forcément, cela renforce le sentiment de la population qui estime que même l'expression française ne devrait pas exister. Donc je pense qu'il y a sans doute un danger d'escalade."

En cas de flambée des violences, Paris pourrait potentiellement décider de l'évacuation des ressortissants français, avec l'aide des militaires actuellement déployés sur place.

"Cela m'inquiète relativement parce que j'ai peur d'une expulsion du personnel diplomatique français qui, du coup, pourra avoir un impact sur les décisions de mon organisation d'avoir des ressortissants français travaillant pour eux sur le territoire."

Une expatriée française

à franceinfo

Autre inquiétude, celle que le gouvernement nigérien n'autorise plus les contrats de ressortissants français sur le territoire : "Je pense qu'on n'en est pas du tout là, mais en tout cas, c'est une menace et c'est aussi une menace pour les opérations humanitaires parce qu'énormément d'ONG françaises sont présentes au Niger et font un travail essentiel pour le bien de la population nigérienne." Actuellement, 500 à 600 ressortissants français se trouvent au Niger, selon le Quai d'Orsay.

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