Cameroun : accusé de lien avec Boko Haram, un journaliste de RFI risque la peine de mort
Les autorités camerounaises soupçonnent Ahmed Abba de connivence avec les jihadistes de l'organisation Boko Haram. Le procureur a requis la peine de mort. Le verdict est attendu ce jeudi.
Au Cameroun, le journaliste de RFI, Ahmed Abba, risque de la peine de mort. Le verdict de son procès est attendu jeudi 20 avril au tribunal militaire de Yaoundé. Emprisonné depuis juillet 2015, les autorités camerounaises l’accusent de connivence avec les jihadistes de Boko Haram.
Ahmed Abba travaillait pour Radio France internationale (RFI) à Maroua, à l'extrême-nord du pays, à la frontière avec le Nigeria et le Tchad. Cette zone très sensible a subi de nombreuses attaques de Boko Haram. Le journaliste, qui parlait régulièrement de l'organisation jihadiste dans ses reportages pour la radio, était installé à Maroua depuis un an quand il a été arrêté.
Ahmed Abba a été placé en détention pour complicité de terrorisme et maintenu au secret pendant plusieurs mois, "torturé" selon son avocat, qui dénonce "la vacuité du dossier". D'ailleurs, les chefs d'accusation ont été changés en cours d'instruction. Aujourd'hui, Ahmed Abba est soupçonné d'apologie du terrorisme et de non dénonciation.
.@RFI @Amnesty demande la libération immédiate et sans condition d’Ahmed Abba.
— Amnesty West Africa (@AmnestyWARO) 11 avril 2017
#Cameroon: Prosecutor requests death penalty for journalist Ahmed Abba of Radio France Internationale @RFI https://t.co/K17sRMVyrF
— RSF in English (@RSF_en) 10 avril 2017
Demain, Ahmed Abba, le correspondant de @RFI au #Cameroun, connaitra son sort. Il risque la peine de mort. https://t.co/XuMC1X8SgF
— Anna Sylvestre-T. (@AnnaSTreiner) 19 avril 2017
Selon RFI, le journaliste n'a fait que son travail. "Les faits ont été requalifiés, le procureur n'a apporté aucune preuve à aucun moment de la culpabilité d'Ahmed Abba", dénonce Anne Cantener, journaliste au service Afrique et secrétaire générale de la Société des journalistes (SDJ) de RFI. Pour "étayer le dossier" et "soutenir la défense", RFI a montré tout ce que le journaliste a produit pour l'antenne, explique-t-elle.
Il n'y a aucune trace d'éventuelle complicité avec Boko Haram. Malgré cela, le procureur requièrt la peine de mort. Cela n'a aucun sens.
Anne Cantener, secrétaire générale de la Société des journalistes de RFIà franceinfo
Avec cette affaire, selon la SDJ, le gouvernement essaye de faire pression pour faire taire les journalistes qui couvrent cette région sensible. Ahmed Abba plaide non coupable. Son avocat réclame son acquittement.
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