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Plus d’un millier de chrétiens assassinés au Nigeria en 2019

Les attaques de Boko Haram, mais aussi des violences intercommunautaires, menacent les chrétiens installés au nord-est du pays.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Une église évangéliste de Jos, une ville du centre du Nigeria, incendiée en 2015. (- / AFP)

Le 26 décembre 2019, Martha Bulus, une chrétienne, a été assassinée, quelques jours avant son mariage, alors qu’elle se rendait sur les lieux de la future cérémonie, dans l’Etat d’Adamawa, un fief de Boko Haram. Selon le père Francis Arinse, porte-parole du diocèse de Maiduguri, la future mariée et ses accompagnants (dont sa sœur) ont été égorgés par des hommes soupçonnés d’appartenir à Boko Haram.

"Message aux chrétiens"

Le même jour, le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) a diffusé une vidéo montrant l’exécution de 11 hommes, présentés comme des chrétiens. C'est "un message aux chrétiens du monde entier" en pleine période de Noël, y affirme un homme au visage masqué. Toujours selon l’AFP, l’homme ajoute qu’il s’agissait de venger la mort du chef de Daech, Abou Bakr Al-Bagdhdadi, tué en octobre en Syrie. 

Selon l’ONG Humanitarian Aid Relief Trust (HART), plus d’un millier de chrétiens ont été assassinés en 2019 au Nigeria. Boko Haram ou Daech ne sont pas les seuls responsables. Les éleveurs fulani, de confession musulmane, constituent une autre menace contre les agriculteurs chrétiens. Les conflits meurtriers entre les deux communautés sont récurrents depuis plusieurs années, en particulier dans le centre du pays. Des deux côtés, le sang coule.

Eglises incendiées

Selon la baronne Caroline Cox, fondatrice de HART, des milliers de civils, chrétiens et musulmans, ont été tués et des centaines d’églises brûlées. Des communautés chrétiennes entières ont dû abandonner leurs terres et leurs maisons. Caroline Cox accuse le gouvernement d’Abuja de ne pas mettre les moyens pour protéger ces chrétiens. Elle soutient que les appels des villageois ont toujours été ignorés.

Comme en réponse, le chef d’état-major de l’armée nigériane, le lieutenant général Tukur Buratai, a demandé aux unités anti-terroristes de poursuivre leurs efforts. "Ne les laissez pas respirer. Cela veut dire que vous devez être en action en permanence, jour et nuit, qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil."

Comme le rappelle le New York Times, des milliers de civils ont trouvé la mort dans les trois Etats du nord-est du Nigeria depuis 2009. Et les musulmans y sont majoritaires, tués par des militants islamistes ou les forces de sécurité.

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