Nouvelle apparition publique de Kadhafi... toujours dans le déni
Curieuse analyse que celle de Kadhafi, présidant une cérémonie publique à Tripoli ce matin, alors que son aviation bombarde allègrement les villes de Brega et Ajdabiya, tombées aux mains des insurgés. Lui estime qu'il n'exerce pas de véritable pouvoir en Libye. Que ce pouvoir, lui et ses officiers l'ont "remis au peuple en 1977". Pratique : ne détenant aucune fonction, il vous explique alors qu'il ne peut donc pas en démissionner. CQFD.
Pas de dictature donc... "pas de manifestation" non plus, à en croire encore le discours du Guide de la Révolution, le titre qu'il s'est octroyé lui-même. Des combats peut-être, mais ils n'auraient pas fait plus de "150 morts". La faute à "Al Qaïda", son antienne depuis le début de cette révolte. D'ailleurs comme preuve de sa bonne foi ou ultime provocation, il appelle l'ONU à envoyer une commission d'enquête chez lui.
Des propos surréalistes, alors que précisément la Libye vient d'être suspendue du Conseil des droits de l'homme de l'Onu. Kadhafi, en tout cas, n'oublie pas de se faire menaçant, affirmant qu'il combattra "jusqu'au dernier homme et la dernière femme". Mais cette issue n'est pas inéluctable, laisse-t-il entendre en promettant une amnistie à tous ceux qui rendraient les armes.
_ Et il avertit : une éventuelle intervention militaire étrangère ferait "des milliers de morts : le sang coulera à flots".
Le leader libyen rappelle par ailleurs que son pays produit du pétrole (environ 2% de la consommation mondiale) : les champs pétroliers sont "en sécurité , affirme-t-il, mais les compagnies ont peur (...) et la production est au plus bas".
_ Il menace de remplacer les compagnies pétrolières occidentales, installées sur le territoire libyen, par "des sociétés chinoises et indiennes".
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