Après des années de progrès, la bonne gouvernance recule pour la première fois en Afrique
C'est le constat de la fondation Mo Ibrahim qui dresse un bilan des dix dernières années.
La fondation Mo Ibrahim basée à Londres publie régulièrement des études sur la gouvernance en Afrique. L’évaluation se base sur plusieurs critères comme la sécurité, les droits de l'Homme, la stabilité économique ou bien encore le développement humain. Le rapport (lien en anglais), publié le 16 novembre 2020, couvre la période allant de 2010 à fin 2019, juste avant que l'Afrique ne soit frappée par la pandémie du Covid-19. Il souligne notamment que le continent qui suit une trajectoire positive en matière de droits se retrouve sur "un chemin qui se dégrade".
La sécurité décline
Dans l'étude de la fondation Mo Ibrahim, il y a les bonnes et les moins bonnes nouvelles concernant la gouvernance en Afrique. On apprend notamment que la situation progresse de manière générale depuis 2010. Le rapport souligne que six Africains sur dix vivent dans un pays où la gouvernance s’est améliorée. Mais malgré cette avancée, certains indicateurs comme la sécurité ou l’Etat de droit font tache. Les pays qui accusent un net recul sur ces questions sont le Burundi, le Mali, la RDC, les Comores et la Libye.
Des progressions encourageantes
Dans le classement général, l’île Maurice se maintient en tête et c'est la Tunisie qui enregistre la meilleure progression de la décennie. Le pays arrive en 4e position. Tous les Etats du Maghreb progressent à l’exception de l'Algérie qui fait du surplace d’après les indices de la Fondation Mo Ibrahim.
En Afrique subsaharienne, la Gambie, le Rwanda, la Côte d’Ivoire et le Zimbabwe marquent des points dans la catégorie des opportunités économiques. Mais ces accomplissements et cette trajectoire positive sont désormais menacés par l’impact du Covid-19 qui n’a pas été pris en compte.
La gouvernance à la loupe
Une décennie de progrès avec un premier recul. On peut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, c'est selon. Le rapport contrasté de la Fondation Mo Ibrahim a surtout le mérite de stimuler le débat pour améliorer la qualité de la gouvernance en Afrique. L’homme d’affaires soudano-britannique Mo Ibrahim en a fait son crédo en créant sa fondation en 2006. Outre la publication de rapports sur la bonne gouvernance, la Fondation Mo Ibrahim octroie un prix doté de cinq millions de dollars à un président africain ayant fait preuve de bonne gouvernance et d'un leadership de qualité. Jusque là, seuls cinq chefs d'Etat ont été récompensés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.