Cet article date de plus de quatre ans.

Conférence de paix sur la Libye à Berlin : "Pourquoi le Congo et non la Tunisie ?"

La Tunisie partage une frontière de près de 500 km avec la Libye. La presse tunisienne s'interroge. 

Article rédigé par franceinfo Afrique
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel au Kremlin, le 11 janvier, pour discuter des crises en Syrie, Libye, Ukraine, ainsi que de l'escalade récente des tensions Iran-États-Unis. (SERGEY GUNEEV / SPUTNIK)

"Le Congo prendra part au congrès de Berlin pour la Libye… Et pas la Tunisie !", s’indigne Tunisie numérique. "Si cette exclusion témoigne d’une chose, c’est bien de l’échec et la faillite de la diplomatie tunisienne. Une diplomatie qui a réussi en à peine deux mois, à isoler le pays de la communauté internationale et de son environnement, aussi bien géographique que culturel et économique", se désole le média.

Qui sera présent le 19 janvier à Berlin ? Plusieurs pays y seront représentés, dont la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine, l'Italie et la France, l’Egypte, l’Algérie, les Emirats arabes unis, les deux protagonistes de la crise libyenne, le maréchal Haftar et Fayez Sarraj (la présence de ces derniers n'est pas, à ce stade, confirmée). Mais pas la "Tunisie qui sera la première concernée par la guerre aux portes de ses frontières et qui sera appelée à gérer cette situation et ses retombées", insiste Tunisie numérique. 

"Berlin n’a pas daigné inviter la Tunisie"

La presse tunisienne rappelle que la chancelière Angela Merkel a invité le président Kaïs Saïed en Allemagne pour une visite d'Etat. "Or, (..) il n’a jamais été question de la participation de la Tunisie à la conférence de Berlin, du moins du côté de l’Allemagne. La visite du ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, à Tunis en octobre 2019, avait été l’occasion de clarifier les choses des deux côtés et malgré l’insistance de la partie tunisienne, Berlin n’a pas daigné inviter la Tunisie", constate Tunis Webdo. 

"Sinon, à part l’atout de la proximité géographique, à l’heure actuelle, quel est le poids de la Tunisie — diplomatiquement et militairement —  sur le conflit libyen? On se demande si la non-invitation de la Tunisie à la Conférence de Berlin est le miroir de la stature de la Tunisie dans le concert de la diplomatie internationale? Les Allemands ont-ils voulu épargner à la diplomatie tunisienne de faire de la figuration lors de ce Sommet berlinois ?", s'interroge La Presse.  

Et le quotidien d'expliquer la présence du Congo à Berlin. " Primo (...) le président congolais, Denis Sassou-Nguesso est à la tête du Haut comité de l’Union africaine sur la Libye. Deuzio, les dernières années, ce dernier s’est positionné comme un acteur pivot dans le conflit libyen. D’ailleurs, on ne compte plus ses contacts avec les membres du Haut conseil des villes et tribus libyennes ainsi qu’avec l’Algérie, l’Egypte et les pays du voisinage". 

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.