Deux îlots égyptiens passent officiellement sous souveraineté saoudienne
Le 14 juin 2016, les députés égyptiens avaient entériné un accord de «rétrocession» des deux îlots passé entre le président al-Sissi et le roi Salman d’Arabie saoudite. Ryad promettait en échange d’investir massivement dans l’économie égyptienne, ce que le prince héritier Salman vient de confirmer lors de sa visite au Caire du 4 au 6 mars 2018.
L’abandon des îles Tiran et Sanafir avait pourtant suscité la colère de la population égyptienne. Des manifestations monstres avaient eu lieu au Caire pour réclamer l'annulation du vote du Parlement.
Le président égyptien avait passé outre un avis défavorable de la Haute cour constitutionnelle et pris un décret officiel, le 24 juin 2017, pour acter la rétrocession de Tiran et Sanafir.
Le Caire sous dépendance de Ryad
Cet abandon de souveraineté est présenté par les deux pays comme «une restitution». Selon les arguments favorables à «la rétrocession» avancés par les deux gouvernements, «l'Egypte, sur demande de l'Arabie saoudite, ne faisait qu'assurer la protection des deux îlots depuis 1950».
Le camp opposé fait valoir que ces îles ont un statut de «fierté nationale» en ce qu'elles symbolisent un retour sous souveraineté égyptienne depuis le traité de paix de 1979 consécutif à la guerre israélo-arabe de 1967.
L'Arabie saoudite avait permis à l'Egypte de prendre le contrôle des îles en 1950 et le président égyptien Gamal Abdel Nasser avait bloqué le passage du détroit de Tiran, aux navires israéliens en mai 1967.
Le blocus du détroit de Tiran est le casus belli qui a justifié une frappe préventive israélienne contre l'Egypte durant la guerre des Six-Jours. Israël a contrôlé les îles de1967 à 1982 avec l'application des accords de paix de Camp David. Après le retrait israélien, l'Egypte en avait repris le contrôle.
Les deux îlots stratégiques permettent de contrôler le trafic maritime sur la mer Rouge et en particulier l'accès au port israélien d'Eilat, sur le golfe d’Aqaba grâce au détroit de Tiran.
Israël, qui entretient désormais de bonnes relations avec les deux pays (Egypte et Arabie saoudite), a laissé faire.
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