Egypte : mort du maréchal Tantaoui, qui avait succédé à Hosni Moubarak en 2011
Hussein Tantaoui avait gouverné le pays pendant près de 18 mois, jusqu'en juin 2012, à la tête d'un conseil militaire chargé de mener à bien la période de transition et d'organiser des élections.
Il a dirigé la transition en Egypte lors de la chute du président Hosni Moubarak en 2011. Le maréchal Hussein Tantaoui est décédé mardi 21 septembre à l’âge de 85 ans.
Tantaoui avait été pendant plus de 20 ans le ministre de la Défense de Moubarak et, à ce titre, était devenu le visage de la répression en Egypte, notamment lorsque le régime vacillait. Après 18 jours de manifestation, Hosni Moubarak démissionnait le 11 février 2011, laissant le pouvoir entre les mains du Conseil suprême des Forces armées (CSFA), dirigé par Tantaoui.
Hussein Tantaoui, en tant que ministre de la Défense, va alors assurer la transition durant près de 18 mois, une transition qui va conduire à l’élection du président islamiste Mohamed Morsi, en juin 2012.
"Un père, un maître"
"Il a dirigé le pays avec sagesse dans les circonstances les plus difficiles et a joué un rôle clé dans la protection de l'Egypte", a déclaré l’actuel président al-Sissi, annonçant également un deuil national. "J'ai perdu un père, un maître, un homme jalousement patriote", a tweeté le président Sissi, qui a été chef du renseignement militaire sous la direction du maréchal.
Pourtant, c’est durant l'intérim de Tantaoui qu’ont eu lieu les affrontements au centre du Caire, près du bâtiment du ministère de l'Intérieur, en novembre 2011. Cinq jours de combats de rue qui feront 50 morts et 200 blessés. Les forces de l'ordre auraient tiré à balles réelles, ce qu’elles ont toujours nié.
Mohamed Morsi, élu en juin 2012, remerciera Tantaoui en lui préférant un certain Abdel Fattah al-Sissi à la Défense. Dès lors, le maréchal Tantaoui se retirera de la vie politique laissant derrière lui une image ambiguë. Il s'est présenté en défenseur de la démocratie quand la junte militaire avait promis lors de la chute de Moubarak "un pouvoir civil élu pour construire un Etat démocratique libre". Pourtant, au fil du temps, il fera preuve d'un certain conservatisme.
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