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Ethiopie: un Premier ministre Oromo pour apaiser les tensions ethniques

L’Ethiopie a un nouveau Premier ministre, issu de l’ethnie Oromo. Une première dans ce pays où le pouvoir est depuis des décennies aux mains des Tigréens du Nord. Abiy Ahmed, qui parle trois langues régionales et détient un doctorat en paix et sécurité, a pour mission première de désamorcer les tensions politiques et ethniques qui ensanglantent le pays depuis 2015.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Passation de pouvoir en Ethiopie, Abiye Ahmed remplace Hailemariam Desalegn. (AFP/ Minasse Wondimu Hailu / Anadolu Agency)

Le nouveau Premier ministre éthiopien est un Oromo, choisi pour apaiser les graves tensions qui agitent le pays. La province d'Oromiya, qui entoure Addis-Abeba, est depuis 2015 en proie à des violences alimentées en grande partie par le sentiment de marginalisation de nombreux membres de l'ethnie Oromo.

Les Oromos représentent 34% des 100 millions d'Ethiopiens mais n'ont pas détenu le pouvoir dans l'histoire moderne du pays. Les manifestations anti-gouvernementales ont commencé sur les droits fonciers avant de s'étendre aux droits politiques et humains.

Apaiser les tensions
Les députés originaires de la province d'Oromiya ont salué la nomination d'un Premier ministre issu des Oromos, ethnie qui se plaint de longue date d'être tenue à l'écart du pouvoir. «C'est la première fois dans l'histoire de l'Ethiopie qu'un Oromo accède à la direction du pays. C'est très important, parce que les Oromos sont majoritaires», a déclaré un député, Abera Buno.

Dans son discours d’investiture, Abiy Ahmed a adopté un ton conciliant, appelant l’opposition à la réconciliation et au dialogue. Devant le parlement il a demandé pardon aux victimes des manifestations de ces derniers mois, affirmant que l'opposition ne serait plus considérés «comme des ennemis mais comme des frères».

Abiy est un homme de dialogue, il aurait contribué à la réconciliation entre musulmans et chrétiens dans sa région dans les années 2000.

Le nouveau Premier ministre éthiopien a promis de mettre en œuvre des réformes démocratiques. «La démocratie ne peut être réalisée en l'absence de droits, qu'ils soient civiques ou économiques», a souligné Abiy Ahmed lors d'un discours retransmis par la télévision en direct d'Addis-Abeba.

Main tendue à l’Erythrée
«La journée d'aujourd'hui est historique. Nous assistons à un transfert pacifique du pouvoir. Aujourd'hui, la situation offre des opportunités particulières, mais elle n'est pas non plus sans menaces», a dit le nouveau Premier ministre après avoir reçu de son prédécesseur Hailemariam Desalegn un exemplaire de la Constitution et un drapeau.

Abiy a adressé une invitation au dialogue à l'Erythrée voisine, se disant disposé à trouver une solution au conflit territorial qui empoisonne les relations bilatérales. La guerre qui a opposé l’Ethiopie et l’Erythrée entre 1998 et 2000 aurait fait plus de 60.000 morts.

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