Kenyatta, l'héritier multi-millionnaire, va-t-il se succéder à lui même ?
Riche et puissant, Uhuru Kenyatta multi-millionnaire éduqué aux États-Unis, avait été élu président en 2013, un demi-siècle après son père Jomo Kenyatta, le premier chef d'État (1964-1978) du Kenya indépendant, et membre de la communauté kikuyu, la plus importante du pays.
Pendant son mandat, il a du batailler pour faire disparaître les poursuites engagées par la Cour pénale internationale contre lui et son principal opposant, William Ruto, à la suite des violences de 2007-2008. Les deux hommes avaient été inculpés de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI) pour leur rôle dans ces violences, avant d'être plus tard exonérés, faute de preuves et après la rétractation de nombreux témoins.
Charismatique et moderne pour les uns, héritier dilettante pour les autres, Kenyatta a passé une bonne partie de son mandat à se dépêtrer des accusations de la CPI, qui avaient amené de nombreux pays occidentaux à se détourner de lui. Après l'abandon des poursuites à son encontre fin 2014, le Kenya est redevenu fréquentable. Il a accueilli le président américain Barack Obama puis le pape François, et toute une série d'événements internationaux et de conférences.
Heritier de la dynastie Kenyatta
Elle est surtout le principal propriétaire terrien du Kenya, à la tête de plus de 200.000 hectares de terres achetées par Jomo au moment de l'indépendance, via un programme de transfert foncier à bas prix qui, selon ses détracteurs, a surtout profité à quelques privilégiés. En 2011, le magazine Forbes avait estimé la fortune d'Uhuru à 500 millions de dollars (423 millions d'euros).
Mais malgré son éducation élitiste, il sait se montrer proche des gens, n'hésitant pas à parler aux jeunes en argot ou à esquisser quelques pas de danse.
Désigné par Daniel arap Moi
Cet héritier avait été propulsé sur le devant de la scène politique par le successeur de son père, l'autocrate Daniel arap Moi (1978-2002). Ce dernier le désigne candidat de la Kanu à la présidentielle de 2002, suscitant l'ire des caciques de l'ex-parti unique. Battu, il devient le chef de l'opposition, avant de soutenir la réélection de Mwai Kibaki à la présidentielle du 27 décembre
Après l'accord de partage du pouvoir qui a mis fin aux violences, il devient vice-Premier ministre et ministre des Finances du gouvernement de coalition formé par Odinga.
Raila, 72 ans, est le fils de Jaramogi Oginga Odinga, lequel fut brièvement vice-président après l'indépendance avant d'être écarté du pouvoir par Jomo Kenyatta. Un duel dynastique qui se termine dans un climat de tension sur le terrain.
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