Le Caire accuse la Turquie de complot en faveur des Frères musulmans
Le 28 novembre 2017, le procureur général d’Egypte Nabil Sadeq a ordonné 15 jours de détention préliminaire pour les 29 accusés, ainsi que pour plusieurs autres individus, accusés d’espionnage pour le compte de la Turquie dans le but de nuire aux intérêts égyptiens, de participation à un groupe terroriste, de blanchiment d’argent, de contrebande de devises et de divers autres chefs d’accusation., a indiqué MENA, l’agence officielle égyptienne.
Selon le communiqué du procureur, les débuts de l'enquête ont permis de révéler une «entente entre les services de sécurité et du renseignements turcs avec des membres des Frères musulmans». Le communiqué évoque un stratagème reposant sur l'utilisation de serveurs informatiques turcs pour surveiller la situation politique en Egypte, ainsi que la mise en place de plateformes médiatiques diffusant depuis l'étranger «des informations et rumeurs mensongères» sur l'Egypte.
Cette affaire est sans doute à replacer dans la complexité des relations entre les divers pays du Proche-Orient. Après le coup d’Etat de l’été 2013, l’Egypte s’est résolument alignée sur l’Arabie saoudite, pays opposé aux théories des Frères musulmans. La Turquie est, en revanche, plutôt considérée comme favorable à la confrérie, tout comme le Qatar.
Une affaire à replacer dans un contexte régional tendu
D’ailleurs, dans cette affaire, le Qatar est aussi mis en cause par l’Egypte. «Ce réseau de 29 espions travaillait sous la direction des services de renseignement turcs, et était clairement financé avec l’aide du Qatar (selon) l’enquête du renseignement égyptien», précisent des médias algériens.
Guerre au Yémen, isolement du Qatar (ravitaillé par la Turquie et l'Iran) par les monarchies pétrolières arabes, Arabie Saoudite en tête, interventionnisme égyptien à Gaza contre le Hamas, crise au Liban.... les dossiers chauds se multiplient dans la région. L'information sur ces arrestations, et la surtout la mise en cause de la Turquie, pourrait être un nouvel élément des luttes régionales.
Pour l’instant la Turquie n’a pas réagi à ces informations et la presse turque se contente de relayer l’information sans faire de commentaires.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.