Le groupe islamiste ADF poursuit ses massacres à Béni, dans l'est de la RDC
Plus de 40 civils ont été tués par des ex-rebelles ougandais devenus jihadistes en moins d'une semaine.
Plus d’un an après une vaste opération de l'armée congolaise contre les fiefs du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF), la milice qui se veut proche du groupe Etat islamique continue de semer la terreur à Béni, dans le Nord-Kivu.
Une menace constante
La nouvelle année commence dans la peur à Béni, la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo. En moins d’une semaine, deux massacres ont été perpétrés contre des civils. On compte des dizaines de morts et de blessés. Ces tueries sont attribuées aux combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) qui pourchassent des familles entières.
"Des gens se sont rendus dans leurs champs pour préparer le réveillon du nouvel an, les ADF les ont récupérés l'un après l'autre
Bravo Mohindo Vukulu, responsable des organisations de la société civile.à l'AFP
Ces massacres qui traumatisent la population ne sont pas les premiers du genre. Voilà des années que les habitants de la région vivent sous la menace de nombreux groupes armés, notamment les ADF, initialement une milice venue de l’Ouganda voisin en 1995.
Ex-rebelles devenus trafiquants
Il est difficile de définir exactement ce groupe armé implanté dans l'est du Congo depuis 25 ans. Composé au départ de rebelles ougandais, les ADF ne mènent plus d’attaques contre l’Ouganda voisin et se sont transformés en mouvement islamiste violent. C’est aujourd’hui le groupe le plus meurtrier dans le Kivu. Fin 2019, l’armée congolaise a lancé des opérations contre leurs fiefs pour les en déloger, sans réussir à mettre fin aux violences.
Les miliciens se sont juste dispersés et ont étendu leur zone d’attaques en agissant par petits groupes, comme le souligne un récent rapport des Nations unies. Les ADF auraient fait plus de 800 morts en un an. Ces hommes armés, qui vivent de trafic divers, se veulent proches de l’organisation l’Etat islamique, mais cette affiliation suscite de nombreux doutes. Pour l'ONU, il n'y a "aucun lien direct" entre ces deux organisations terroristes.
Les Nations unies expriment néanmoins leur inquiétude face à la poursuite des massacres dans le Nord-Kivu, dont certains sont assimilés à des "crimes contre l’humanité".
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