Législatives au Sénégal : le pouvoir et l'opposition revendiquent la victoire en attendant les résultats définitifs
L'enjeu de ces législatives pour l'opposition est de voir nommer un Premier ministre issu de ses rangs.
"Le suspense persiste", pouvait-on lire en une de l'édition du 2 août du quotidien sénégalais Le Soleil à propos des législatives du 31 juillet. Les premières tendances rapportées par les médias font état d'un scrutin serré dont les résultats officiels seront annoncés par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV) en fin de semaine au plus tard. Cependant, l'opposition et le camp présidentiel se disputent déjà la victoire.
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Dans la nuit du 31 juillet, Aminata Touré, tête de liste de la coalition présidentielle "Benno Bokk Yakaar", a assuré avoir gagné 30 départements, sur les 46 que compte le Sénégal et des circonscriptions à l'étranger, tout en reconnaissant la défaite à Dakar, la capitale. "Ceci nous donne incontestablement une majorité à l'Assemblée nationale", avait-elle déclaré.
Son intervention avait été suivie d'un communiqué de la principale coalition d'opposition, "Yewwi Askan Wi" (Libérer le Peuple en wolof), qui avait revendiqué aussi la victoire, parlant d'une "majorité confortable" pour l'alliance Yewwi Wallu. Cette dernière réunit "Yewwi Askan Wi", formée autour d'Ousmane Sonko qui est arrivé troisième de la présidentielle de 2019, et la coalition "Wallu Sénégal" (Sauver le Sénégal en wolof), dirigée par l'ex-président Abdoulaye Wade.
"Nous tenons à témoin l'opinion nationale et internationale contre toute tentative de manipulation des résultats (...) et nous appelons également tous les Sénégalais à rester debout pour la sécurisation de la victoire du peuple", insistait encore la coalition "Yewwi Askan Wi". L'opposition sénégalaise a de nouveau affirmé avoir "gagné les élections" le 1er août lors d'une conférence de presse de l'alliance Yewwi Wallu.
Cohabitation
La société civile est montée au créneau pour rappeler aux responsables politiques qu'ils devaient attendre la proclamation officielle des résultats. Selon le journal sénégalais Sud Quotidien, Babacar Fall, secrétaire général du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne Gouvernance (Gradec), a ainsi invité "les acteurs politiques à s’abstenir de proclamer les résultats avant les institutions habilitées à le faire pour préserver la paix et la stabilité sociale".
Ces législatives, dernier scrutin avant la présidentielle de 2024, font figure de test après les élections locales de janvier, remportées par l'opposition dans de grandes villes de ce pays d'Afrique de l'Ouest réputé pour sa stabilité, comme Dakar, Ziguinchor (sud) et Thiès (ouest).
Ces élections, à un seul tour, visent à renouveler pour cinq ans les 165 sièges du Parlement monocaméral largement contrôlé par le pouvoir. Le président Macky Sall a promis de nommer un Premier ministre, poste qu'il avait supprimé puis rétabli en décembre 2021, au sein de la formation victorieuse des élections. Le vote s'est déroulé dans le calme et sans incident majeur, avec un taux de participation de 47%, selon le ministère de l'Intérieur.
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