Cet article date de plus de six ans.
Madagascar: l'opposition entre au gouvernement pour préparer les élections
Après des mois de crise politique, le nouveau Premier ministre Christian Ntsay a réussi le tour de force de constituer un gouvernement «d’Union nationale», où les trois grandes formations politiques du pays sont représentées. Ce gouvernement intérimaire aura pour mission principale d’organiser des élections présidentielle et législatives avant septembre 2018, soit 4 mois avant l’échéance prévue.
Publié
Temps de lecture : 2min
Madagascar semble être enfin sorti de la tempête politique déclenchée par l’adoption en avril 2018 de nouvelles lois électorales, finalement annulées par la Haute Cour constitutionnelle (HCC). Fin mai, la plus haute instance juridique du pays avait ordonné la nomination d'un cabinet d'union nationale pour sortir de l'impasse causée par les manifestations quotidiennes de l'opposition depuis avril.
Partage des marocains
Le nouveau Premier ministre, l’ancien haut fonctionnaire international Christian Ntsay, a réussi le tour de force de faire accepter une répartition des postes entre les principales formations politiques.
Le gouvernement, annoncé le 11 juin, est composé d'une trentaine de ministres, dont six sont ouvertement membres de l'opposition: quatre du Mapar, le parti de l’ex-président Andry Rajoelina (2009-2014), et deux du Tim de l'ex-président Marc Ravalomanana (2002-2004).
30 ministres, un effectif pléthorique pour la Grande île qui a le mérite de contenter tous les acteurs pour sortir le pays du spectre du chaos qui pouvait naître de la crise politique.
Apaisement
«Ce gouvernement est la preuve de la bonne volonté de notre parti à participer à la résolution de la crise actuelle», a réagi le député du Mapar, Jean Brunelle Razafitsiandraofa, nommé ministre du Tourisme. Sa collègue, Christine Razanamahasoa, s'est vu confier le portefeuille de l'Aménagement du territoire.
Le ministre de la Défense sortant, Béni Xavier Rasolofonirina, qui avait menacé de faire usage de la force si le régime et l'opposition ne parvenaient pas rapidement à un accord, conserve lui son poste.
«Ce jour marque l'avancée de Madagascar dans la démocratie», a lancé le président Rajaonarimampianina. «Lorsqu'il s'agit de l'intérêt de la nation, il faut mettre de côté les divers intérêts personnels», a insisté le chef de l'Etat qui a ajouté: «Les épreuves traversées par notre pays montrent que les acteurs ont fait preuve de maturité.»
Elections avant septembre
La date précise des élections présidentielle et législatives n'a pas encore été annoncée mais les scrutins doivent se tenir dès la «saison sèche», c'est-à-dire avant septembre, selon la décision rendue fin mai par la HCC. Les élections étaient à l'origine prévues à la toute fin 2018.
Le président Rajaonarimampianina en exercice n'a pas encore annoncé s'il briguerait ou non un second mandat. En revanche, l'ancien président Rajoelina et son prédécesseur, Ravalomanana, ont laissé entendre qu'ils se présenteraient.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.