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Massacre du 17 octobre 1961: des associations interpellent Emmanuel Macron

17 octobre 1961: quelques mois avant la fin de la guerre d’Algérie, plusieurs dizaines d’Algériens étaient tués à Paris au cours de la répression d’une manifestation interdite. Aujourd'hui, des associations en appellent à Emmanuel Macron pour qu'il concrétise ses propos de la campagne électorale au cours de laquelle il avait qualifié la colonisation de «crime contre l’humanité».
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Plaque en hommage aux victimes de la manifestation du FLN du 17 octobre 1961 tuées par la police, dévoilée le 17 octobre 2001 par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, sur l'Ile de la Cité. (DANIEL JANIN / AFP)

Ces associations entendent savoir quelles sont les intentions du président de la République française sur le dossier de la colonisation de l'Algérie, en raison des propos tenus par ce dernier lors de la campagne électorale. Emmanuel Macron avait en effet promis des «actes forts sur cette période de notre histoire».


Interrogé en mai 2017 par Médiapart (à la 20e minute sur la vidéo) sur les mémoires liées à la Guerre d'Algérie, il avait affirmé: «Je prendrai des actes forts, je porterai des discours forts sur cette période de notre histoire. Parce que ma conviction profonde, au-delà du rapport à la vérité et à l’histoire que Benjamin Stora défend admirablement, il y a une fracture dans la société qui s’est construite sur cet événement. Et qui touche les Français d’origine algérienne, les binationaux, les Algériens vivant en France, qui touche aussi les Harkis, les rapatriés, les appelés, les anciens soldats, plusieurs millions de personnes, qui nourrissent du ressentiment, et qui structure un ressentiment politique qui aujourd’hui paralyse la France.»


Par ailleurs, lors d'un entretien télévisé donné en Algérie, il avait suscité une vive polémique en France, en affirmant que «la colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l'égard de celles et ceux envers qui nous avons commis ces gestes.»

C'est fort de ces propos que les signataires de cette lettre au président de la République lui demandent aujourd'hui quels actes il entend prendre. «Nous pensons donc, qu’à l’occasion de ce 56e anniversaire du crime d’Etat commis en plein Paris (le 17 octobre 1961, NDLR), vous pourriez (devriez?) ainsi concrétiser cet engagement», affirment-ils. 


Un autre appel demande «que le président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps».

En 2012, le président François Hollande avait fait un geste en rendant hommage aux victimes, mais sans parler de «crime», ce que lui avait reproché le MRAP.  «Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes», avait affirmé François Hollande.
 

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