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Togo: une fin d’année sous tension et des manifestations à travers tout le pays

C’est une fin d’année 2017 particulièrement tendue que vivent les Togolais. Pour la première fois, la coalition de l’opposition a réussi à mobiliser ses militants à travers tout le pays avec un seul mot d’ordre : la démission du président Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis 50 ans.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des manifestants de l'opposition bloquent une artère de la capitale togolaise avec des briques et des pierres le 5 octobre 2017. (Photo AFP/Matteo Fraschini Koffi)

Trois journées de mobilisation sans précédent avant le réveillon du nouvel An 2018. Les Togolais sont appelés, ce vendredi 29 décembre, à une journée de «vacarme» en tapant sur des casseroles pendant une heure pour exprimer leur mécontentement.

«La marmite est pleine»
La coalition de l’opposition formée de 14 partis organise des manifestations quasi hebdomadaires depuis septembre 2017. Un mouvement qui a pris une ampleur sans précédent. «Aujourd’hui au Togo, ce sont toutes les ethnies qui manifestent. Ça veut dire que la marmite est pleine», a lancé Koffi Yamgnane sur l’antenne de RFI.

L’opposant franco-togolais constate que les opposants avec qui il est en relation quotidienne ont compris que les choses peuvent changer. Leur message dépasse désormais la seule région de Lomé, la capitale. Il s’est largement étendu aux régions du nord du pays, fief traditionnel du pouvoir.

«Le Togo est instrumentalisé par le régionalisme qui oppose le nord au sud. Quand les manifestants sortent à Lomé, le pouvoir qui est issu du nord accuse les gens du sud de vouloir prendre le pouvoir. Et les gens du nord, bon an mal, soutiennent le régime. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les manifestations ont lieu aussi bien dans le sud que dans le nord. Ce ne sont pas seulement les gens du sud et les élites qui manifestent».


«Il est temps que les choses changent»
Ce mercredi 27 décembre, ils étaient plusieurs milliers à descendre, une fois encore, dans les rues de la capitale pour demander la démission du président Faure Gnassingbé. C’est la première fois que je participe de bout en bout aux manifestations de l’opposition, car il est temps que les choses changent dans ce pays. Je reste déterminée», a expliqué une manifestante dans la capitale togolaise.

Pour le chef de file de l’opposition, Jean Pierre Fabre, «il revient au pouvoir de rendre effectives les mesures d’apaisement» pour pouvoir engager le dialogue politique.

Outre la démission de Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père après sa mort en 2005, la coalition de l’opposition exige la libération de tous ses militants arrêtés pendant les manifestations. Elle demande aussi le retrait des forces de sécurité déployées dans le nord du pays où la tension reste particulièrement vive dans certaines localités.

Seize personnes, dont des adolescents et deux militaires lynchées par la foule, ont été tuées depuis le début des manifestations, selon un bilan établi par l’AFP.

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