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Toubous et Touaregs s’affrontent pour le contrôle du sud de la Libye
Depuis le début du mois de mai 2018, au moins 30 personnes sont mortes dans des combats au sud de la Libye. En fait, depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi, les affrontements se multiplient entre les différentes factions du Sud libyen. Objectif: se saisir des richesses du désert.
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La nature a horreur du vide. Avec la chute de Kadhafi, le sud du pays a échappé à tout contrôle. Les forces du Nord sont trop occupées par la course au pouvoir entre Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et siégeant à Tripoli et les troupes du général Haftar, l’homme fort de Benghazi.
Au Sud, les rivalités séculaires ont naturellement ressurgi. Les Toubous sont chez eux dans le Sud. C’est une population noire d’environ 800.000 personnes. Chez eux, mais marginalisés par les lois de 1954 sur la citoyenneté, puis par le régime de Kadhafi. «Kadhafi n’a jamais aimé les Toubous, il était convaincu que les peuples non arabes n’avaient pas leur place en Libye», expliquait à Courrier International Adam El-Tibawi, du Conseil national des Toubous. Peuple nomade, n’ayant pas de papiers d’identité, les Toubous se sont vu refuser l’accès aux soins, à l’université et au logement.
Contrôle des trafics
Hostiles à Kadhafi, les Toubous se sont naturellement placés du côté de la révolution en 2011. Et à la chute du dictateur, ils comptaient bien récupérer les richesses du Sud. Il y a le pétrole, bien sûr, mais aussi des minerais rares et même une nappe phréatique dont l’eau alimente le nord du pays. Il y a également le commerce, licite ou pas. Trafics en tous genres: drogue, alcool, armes…
Au moins six civils tués dans des heurts tribaux en Libye https://t.co/A26DrpXSUh pic.twitter.com/LiVg8NpoET
— VOA Afrique (@VOAFrench) March 1, 2018
Mais en fait, à la suite de la chute de Kadhafi, l’absence de pouvoir central va relancer les vieilles querelles tribales pour le contrôle de la région. Et depuis 2012, les affrontements sont réguliers entre milices. Afin d’obtenir une reconnaissance internationale, les Toubous se présentent en anti-djihadistes convaincus, garants des frontières du Sud. Ils n’hésitent pas non plus à accuser de tous les maux les Touaregs, dont ils dénoncent les liens avec les djihadistes.
«Il y va pour chaque camp de sa survie dans la Libye post-Kadhafi, où tout est chamboulé, y compris les coexistences ancestrales, et où seules les armes semblent pouvoir assurer un avenir», écrivait Jeune Afrique en octobre 2015. La situation n’a guère changé. Les récents combats autour et dans Sebha ont rappelé combien la confrontation est récurrente entre Touaregs et Toubous.
L’ONU a exprimé son inquiétude. De son côté, Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d'union nationale a appelé dans un communiqué à un «cessez-le-feu immédiat». Il a indiqué qu'il rencontrerait des représentants du Sud, en vue d'œuvrer à un «règlement et une réconciliation», explique l’Agence France-Presse.
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