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Une Française mariée à un cadre de Daech jugée en Algérie

Une Française, épouse d'un djihadiste algérien du groupe Etat islamique soupçonné d'être l'un des cerveaux d'un attentat avorté contre une église en France en 2015, est détenue en Algérie. Arrêtée en février 2017, elle a comparu mardi 30 janvier 2017 devant un tribunal de la ville de Boumerdès pour «apologie du terrorisme» et «résidence illégale».
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Drapeau de Daech (Etat islamique, Isis en anglais). (Gail Orenstein / NurPhoto)

L’information a été donnée par le quotidien algérien El Watan qui a précisé que cette Française, Catherine Jeanne S., convertie à l’islam, âgée de 47 ans, sans racines algériennes, est une des épouses de Samir Nouad, alias «Amirouche», a confirmé à l'AFP à Alger une source proche du dossier.

Samir Nouad «Amirouche», Algérien d'une quarantaine d'années et membre de l'EI, est soupçonné d'être l'un des commanditaires de l'attentat avorté contre une église de Villejuif, en région parisienne. Plusieurs médias français ont fait état de sa mort en avril dernier, lors d'une frappe en Syrie. Les analyses de l'ordinateur de Sid Ahmed Ghlam, le principal suspect de cette tentative d'attaque en 2015, mis en cause dans le meurtre d'une jeune femme de 32 ans, Aurélie Châtelain, ont révélé des liens avec Samir Nouad.

Selon plusieurs sources, ce dernier aurait aussi été en liaison avec Abdelhamid Abaaoud, coordinateur des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. 

Le consulat de France à Alger a indiqué avoir rendu visite en détention en août dernier à cette ressortissante française, précisant qu'elle n'avait pas la double nationalité franco-algérienne et qu'elle n'avait pas demandé de protection consulaire.
 
Selon El Watan, cette Française a été arrêtée en compagnie d'une Algérienne, épouse d'un autre djihadiste algérien ayant lui aussi rejoint l'EI. «Les services de sécurité auraient trouvé en leur possession des documents et des traces sur leurs ordinateurs prouvant qu'elles avaient entretenu des liens avec leurs maris alors qu'ils combattaient dans les rangs de l'EI», écrit le quotidien.
 
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que cette Française n'avait a priori «jamais mis les pieds» en Irak ou en Syrie.

Cette affaire intervient alors que la France est confrontée à la question de savoir comment juger les membres de l'EI ou leurs familles capturés en Irak ou en Syrie. Le retour des combattants de Daech inquiète aussi l'Algérie: «Le retour de ces combattants Daech préoccupe l’Algérie et toute la communauté internationale», a souligné le ministre algérien des Affaires étrangères, confirmant ainsi le maintien d’un haut niveau de vigilance dans son pays et tout au long des frontières terrestres, maritimes et aériennes.

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