Pourquoi Joseph Kabila s'accroche au pouvoir en RDC ?
Le mandat du président Joseph Kabila, son dernier d'après la Constitution, a expiré mardi 20 décembre. Il refuse pourtant de céder sa place à la tête de la République démocratique du Congo.
Il s'est à peine exprimé depuis le début de la crise. Joseph Kabila parle peu et se montre peu depuis son arrivée au pouvoir en 2001. Après deux mandats, le dirigeant de 45 ans doit laisser sa place, d'après la Constitution de la République démocratique du Congo. Sauf que le président congolais a reporté sine die la prochaine élection présidentielle.
Kabila a perdu le soutien de son peuple
Successeur de son père, Laurent-Désiré Kabila, assassiné par son garde du corps, Joseph Kabila a été élu à deux reprises (2006 et 2011) mais les scrutins avaient été entachés par des soupçons de fraude. En 2016, une grande partie des Congolais n'en veulent plus et lui adressent un carton rouge symbolique pour l'expulser du pouvoir.
Kabila veut préserver sa fortune
L'insondable Joseph Kabila s'accroche à la présidence, notamment parce qu'il craint de voir disparaître son immense fortune. "Lui et sa famille ont amassé une énorme sommme d'argent, explique Ida Sawyer de l'organisation Human Rights Watch. On parle de centaines de millions de dollars et le fait qu'ils continuent à amasser tout cet argent donne l'impression que cette famille présidentielle ne s'apprête pas à partir."
Kabila divise pour mieux continuer à régner
Au-delà des intérêts financiers, Joseph Kabila craint peut-être pour sa vie. Il s'est fait de nombreux ennemis au cours de ses quinze années de pouvoir. Le report de la présidentielle est également une manoeuvre pour diviser l'opposition et surtout gagner du temps. Les évêques catholiques qui supervisent les pourparlers espèrent un accord avant Noël.
Sauf que Kabila semble inflexible. Il a récemment nommé un nouveau gouvernement et réprime encore les manifestantions réclamant son départ. Mardi des heurts dans les principales villes du pays ont fait 22 morts selon la police nationale (26 selon Human Rights Watch). Par crainte de l'embrasement, Etienne Tshisekedi, chef de file de l'opposition congolaise, a appelé à "résister pacifiquement".
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