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Présidentielle sans suspense au Rwanda

Le président rwandais Paul Kagame, semble assuré d'obtenir un second mandat de sept ans à l'issue du scrutin présidentiel. Pourtant, il s'est vu reprocher de plus en plus fréquemment ces dernières semaines de réprimer l'opposition. _ Mais les observateurs estiment que le président n'est guère menacé par les trois autres candidats.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©Reuters)

“Je suis très confiant dans le fait que les Rwandais choisiront de travailler avec le FPR”, le Front patriotique rwandais au pouvoir, a déclaré il y a quelques jours Paul Kagame, 52 ans.
“Mais je ne prends rien pour acquis. Les électeurs rwandais ont la liberté de choisir. Nous devons chercher leur soutien et expliquer pourquoi nous méritons leur confiance”, a-t-il ajouté.
Il a promis de “ poursuivre la bataille pour le développement et pour la paix ”.
_ Paul Kagame sollicite auprès des quelque cinq millions d'électeurs un nouveau mandat de sept ans après sa première élection en 2003, même s'il est de facto à la tête du pays depuis que le FPR qu'il dirige a pris le pouvoir en chassant en juillet 1994 le régime génocidaire extrémiste hutu.

Loué pour sa vision économique et l'indéniable transformation sociale du Rwanda, critiqué pour ses penchants autoritaires, il sera opposé à trois candidats issus de partis qui l'avaient soutenu lors de la présidentielle en 2003, ce qui leur vaut d'être qualifiés de “satellites” du FPR par les formations d'opposition récemment apparues.
_ Ces trois partis d'opposition, les Forces démocratiques unifiées (FDU), le Parti démocratique vert et le Parti social (PS, Imberakuri), de facto exclus du scrutin présidentiel, ont demandé en vain son report.
La présidente des FDU, Victoire Ingabire, est sous contrôle judiciaire depuis le 21 avril après avoir été inculpée de négation du génocide et complicité de terrorisme. Le président du PS Bernard Ntaganda, sous le coup d'accusations similaires, est détenu depuis le 24 juin.

Des élections faussées ?

Ces derniers mois, le Rwanda a été marqué par une série d'attentats à la grenade à Kigali, des arrestations de responsables militaires et des mises en garde de Paul Kagame sur des menaces de “coup d'Etat” fomentés par d'anciens camarades d'armes en exil.
Le 24 juin, le journaliste Jean Léonard Rugambage était tué par balles à Kigali. Il avait mis en cause les autorités rwandaises dans la tentative d'assassinat, quelques jours plus tôt en Afrique du Sud, du général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien camarade de combat de Paul Kagame devenu un de ses critiques les plus virulents.
_ Le 14 juillet, le corps quasi-décapité de l'opposant André Kagwa Rwisereka, vice-président du Parti démocratique vert était retrouvé dans un marais du sud du Rwanda.
Interrogé par la presse sur ces deux meurtres, Paul Kagame a démenti toute implication du gouvernement.

_ L'organisation de défense de la liberté de presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé la suspension d'une trentaine de médias au Rwanda peu avant l'élection présidentielle.
“Le pouvoir rwandais montre de manière flagrante son refus de se soumettre au jeu démocratique”, estime RSF.

Mikaël Roparz, avec agences

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