Cet article date de plus d'onze ans.
La RDC rend hommage à la journaliste de RFI assassinée au Mali
La République démocratique du Congo (RDC) a rendu hommage le 4 novembre à la journaliste de RFI Ghislaine Dupont, tuée deux jours plus tôt au Mali avec Claude Verlon. Une journaliste que Kinshasa avait expulsée en 2006 pour son information jugée «partiale».
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«Ghislaine Dupont a longtemps travaillé dans notre pays en tant qu'envoyée spéciale de RFI» écrit le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, dans un message de condoléances adressé à Marie-Christine Saragosse, présidente de France Médias Monde, la maison mère de Radio France International.
«En dépit de nos controverses avec elle concernant essentiellement le pessimisme que nous estimions parfois excessif sur les tribulations de l'histoire de notre pays, il ne fait l'ombre d'aucun doute pour nous que c'était une grande professionnelle douée de capacités avérées pour le journalisme d'investigation», ajoute Lambert Mende dans cette lettre rendue publique. «Aussi est-ce avec émotion que nous saluons sa mémoire et celle de son collègue Claude Vernon», écrit le ministre congolais qui condamne «fermement» «l'ignoble assassinat» des deux journalistes français.
La «rigueur éditoriale» de Ghislaine Dupont
Spécialiste de l'Afrique, Ghislaine Dupont avait été expulsée de RDC en 2006 par le régime du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001. Celui-ci a été reconduit à la tête du pays pour cinq ans en 2011 à l'issue d'un vote contesté. Cette expulsion, dénoncée par Reporters sans Frontières, avait eu lieu entre le premier et le second tour de l’élection présidentielle, premier scrutin libre organisé dans le pays en plus de quarante ans.
Les autorités congolaises avaient alors affirmé que la journaliste travaillait sans accréditation. Mais officieusement, elles avaient jugé «partiale» la manière dont elle traitait l’information. Dans la biographie qu’il lui consacre, le site internet de la radio explique que c’est en fait «sa rigueur éditoriale» qui avait motivé son expulsion. «Elle ne lâchait pas, elle creusait sans cesse pour avoir des sources. Donc évidemment, elle s’était fait un certain nombre d’ennemis au sein du pouvoir ou des pouvoirs», confirme sur le site Sofia Bouderbala, responsable du bureau de l’AFP à Kinshasa entre 2004 et 2008.
Depuis, la situation a beaucoup changé dans le pays. Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2013, l'armée congolaise a chassé les derniers combattants de la rébellion du M23 des deux dernières positions qu'ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda. Kinshasa a ainsi obtenu une victoire militaire historique pour la première fois en cinquante ans.
«En dépit de nos controverses avec elle concernant essentiellement le pessimisme que nous estimions parfois excessif sur les tribulations de l'histoire de notre pays, il ne fait l'ombre d'aucun doute pour nous que c'était une grande professionnelle douée de capacités avérées pour le journalisme d'investigation», ajoute Lambert Mende dans cette lettre rendue publique. «Aussi est-ce avec émotion que nous saluons sa mémoire et celle de son collègue Claude Vernon», écrit le ministre congolais qui condamne «fermement» «l'ignoble assassinat» des deux journalistes français.
La «rigueur éditoriale» de Ghislaine Dupont
Spécialiste de l'Afrique, Ghislaine Dupont avait été expulsée de RDC en 2006 par le régime du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001. Celui-ci a été reconduit à la tête du pays pour cinq ans en 2011 à l'issue d'un vote contesté. Cette expulsion, dénoncée par Reporters sans Frontières, avait eu lieu entre le premier et le second tour de l’élection présidentielle, premier scrutin libre organisé dans le pays en plus de quarante ans.
Les autorités congolaises avaient alors affirmé que la journaliste travaillait sans accréditation. Mais officieusement, elles avaient jugé «partiale» la manière dont elle traitait l’information. Dans la biographie qu’il lui consacre, le site internet de la radio explique que c’est en fait «sa rigueur éditoriale» qui avait motivé son expulsion. «Elle ne lâchait pas, elle creusait sans cesse pour avoir des sources. Donc évidemment, elle s’était fait un certain nombre d’ennemis au sein du pouvoir ou des pouvoirs», confirme sur le site Sofia Bouderbala, responsable du bureau de l’AFP à Kinshasa entre 2004 et 2008.
Depuis, la situation a beaucoup changé dans le pays. Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2013, l'armée congolaise a chassé les derniers combattants de la rébellion du M23 des deux dernières positions qu'ils occupaient dans les montagnes du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda. Kinshasa a ainsi obtenu une victoire militaire historique pour la première fois en cinquante ans.
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