RDC : la lutte contre Ebola passe aussi par l’eau potable
Une nouvelle campagne de vaccination vient d’être lancée dans l’est de la RDC afin de poursuivre la lutte contre le virus. Mais l’accès à l’eau potable est la clé de la prévention.
Déclarée le 1er août 2019, l’épidémie d'Ebola a fait 2191 morts à ce jour en République démocratique du Congo. Si on assiste à une baisse des cas, l’OMS se garde bien de crier victoire. D’une part, plusieurs causes de l’épidémie sont toujours là : l'hygiène est insuffisante, l'eau potable manque. D'autre part, la situation sécuritaire reste extrêmement tendue. Ainsi, un agent de santé a été assassiné à Lwemba en Ituri.
Les déplacements de population sont également inquiétants car les familles, en fuyant les combats récurrents dans ces régions de l'est de la RDC, vivent dans des conditions précaires et peuvent ainsi propager le virus.
Globalement, la réponse sanitaire et humanitaire est perçue avec défiance par la population, déjà très rétive au pouvoir central. "Depuis le début de l’intervention, les acteurs humanitaires ont montré peu de sensibilité aux préoccupations de la population, à ses pratiques en matière de soins et de rites funéraires", reconnaît MSF sur son site.
Vaccination efficace
Quant à la vaccination, une nouvelle campagne vient de commencer en novembre 2019 avec un nouveau vaccin. Elle cible 50 000 personnes en quatre mois, adultes et enfants de plus d’un an. "Notre objectif est d’offrir ce vaccin aux populations, qui vivent à proximité de zones où le virus Ebola se transmet actuellement", explique John Johnson, le responsable de la vaccination pour MSF.
Il reste les problèmes de prophylaxie contre la maladie. Une question d’hygiène avant tout. "L'eau, l’hygiène et l’assainissement sont au cœur de la lutte contre Ebola", affirme l’ONG Solidarités International. Elle considère que le combat contre l’épidémie "ne se limite pas uniquement à une réponse médicale". Le virus Ebola est facilement détruit par une désinfection au savon, affirme l’ONG.
L'eau au cœur de la prévention
Dans la région, Solidarités International veille à ce que les familles aient suffisamment d’eau pour pouvoir se laver les mains et nettoyer leur domicile, qu’elles n’aient jamais à faire un choix entre les usages de l’eau – boisson, cuisine, hygiène corporelle ou de la maison. "Au-delà de l’approvisionnement en eau, la création et la réhabilitation des systèmes d’assainissement tels que les latrines ou les fosses à déchets contribuent également à réduire le risque de propagation des virus et bactéries présents", précise l'ONG.
Et l’accès à de l’eau potable chlorée est "un élément central et indispensable dans la lutte contre la maladie". L'ONG va ainsi travailler en amont des alertes Ebola sur la distribution d’eau. Consommée, une eau potable permettra également de lutter contre d’autres maladies. 88% des cas de diarrhée sont attribuables à une eau non-potable, un assainissement ou une hygiène non adéquate.
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