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RDC : les Casques bleus réduisent leur présence

Les casques bleus de la Monusco commencent leur redéploiement en République démocratique du Congo. Il faut faire des économies avec un budget qui sera réduit de l’ordre de 100 millions de dollars. La Monusco prend donc les devants. Huit bureaux vont être fermés et 760 emplois supprimés, uniquement du personnel civil.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
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Temps de lecture : 2 min
Un convoi de la Monusco dans la ville de Mweso, au Nord-Kivu dans l'est du Congo, le 10 avril 2019. (ALEXIS HUGUET / AFP)

Le mandat de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monusco) a été renouvelé fin mars 2019. Si les objectifs restent les mêmes, l’ONU réclame un effort budgétaire. Initialement, cette économie s’élevait à 200 millions de dollars. Ce devrait être moitié moins.

"Nous nous préparons pour faire face à des coupes budgétaires", a expliqué Leila Zerrougui, la cheffe de la mission. "Si on doit faire des choix, on doit rester où on a le plus besoin de nous, où il y a des groupes armés", a-t-elle précisé. Et c'est donc dans les régions les plus "chaudes" que les Casques bleus concentreront leurs efforts : Kivu, Kasaï, Ituri et Tanganyika.

Depuis cinq ans, le budget ne cesse d’être revu à la baisse. Il a fondu d’un quart. Malgré tout, et après les coupes prévues, la Monusco comptera encore 2800 personnels civils. 16 000 soldats et 1300 policiers sont déployés sur le terrain. Ce désengagement progressif répond à la demande des politiciens congolais. L’ancien président Joseph Kabila avait demandé le départ de la Monusco au plus tard en 2020. Son successeur Félix Tshisekedi est, semble-t-il, moins expéditif, mais parle tout de même de retrait progressif.

Ces responsables politiques veulent redevenir maîtres chez eux, mais pas seulement. Car le bilan de la Monusco est particulièrement décrié, marqué par son incapacité à ramener la paix dans la région. La mission a succédé en 2010 à la Monuc, installée en 1999 pour garantir l’accord de paix dans le Kivu. Mais aujourd’hui, "l'est du pays est toujours en proie à des vagues de conflit récurrentes, à des crises humanitaires chroniques et à des violations graves des droits de l’Homme, en particulier des violences sexuelles et sexistes", reconnaît l'ONU.

Le tableau dressé est sans appel. "Le cycle de violence est entretenu par la présence persistance de groupes armés congolais et étrangers profitant de la vacance du pouvoir et du vide sécuritaire qui caractérisent l’est du pays, l’exploitation illégale des ressources, l'ingérence de pays voisins, l'impunité généralisée, des affrontements intercommunautaires et l'incapacité de l’armée et de la police nationales de protéger efficacement les civils et le territoire national et de maintenir l’ordre et la loi."

Dans un tel contexte, la décision de la Monusco peut inquiéter en RDC. De quoi sera fait l’avenir ? En tout cas, cette question, un bon nombre de salariés de la Monusco va se la poser. Sur les 760 postes supprimés, les trois quarts sont tenus par des Congolais.

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