Sylvana, premier bébé né d’une patiente guérie d’Ebola, en République démocratique du Congo
Une femme enceinte contaminée par le virus Ebola a été soignée et guérie dans un centre spécialisé de l’est de la RDC. Elle vient de mettre au monde une petite fille en pleine forme.
"Elle est née le dimanche 6 janvier 2019 au Centre de traitement d’Ebola de Beni. Elle pèse 3,7 kilos, elle est en bonne santé et n’est pas contaminée par le virus." La bonne nouvelle est annoncée officiellement sur le site du ministère congolais de la Santé qui publie tous les jours un bulletin sanitaire sur l’épidémie d’Ebola qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo.
Une grossesse à haut risque
Atteinte par le virus, la maman avait été admise en décembre 2018 dans un centre de traitement spécialisé dans la région de Béni, à l’est du pays. Sa vie et celle du bébé qu'elle attendait étaient en danger. "Historiquement, les taux de survie des femmes enceintes infectées par le virus Ebola étaient très faibles. La grossesse se terminait presque toujours par une fausse couche, un bébé mort-né ou le décès du bébé peu après la naissance", explique Tarik Jašarević, porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (l’OMS). Mais cette fois-ci, et pour la première fois, ça se passe autrement.
A notre connaissance, ce nourrisson est le premier à être né sans le virus d’une mère qui avait déjà été infectée par Ebola.
Tarik Jašarević, porte-parole de l'OMSà franceInfo Afrique
Un accouchement sous surveillance
Compte tenu des risques pour la mère et l’enfant, le personnel médical a veillé à ce que l’accouchement se passe dans le centre spécialisé. A la naissance, le nourrisson a été testé une première fois pour voir s’il avait contracté le virus. Le résultat s’était révélé négatif. Un second dépistage est venu confirmer que la petite Sylvana n’avait pas été contaminée et se portait très bien.
Tous les partenaires ont œuvré à faire progresser les soins (...) et nous avons davantage de nouveaux-nés qui survivent
Tarik Jašarević, porte-parole de l'OMSà franceinfo Afrique
Une mobilisation sanitaire qui paie
En décembre dernier, une autre petite fille, contaminée par le virus de la fièvre hémorragique avait été admise dans le même centre de traitement d’Ebola, six jours après sa naissance. Elle y avait été soignée et guérie. Sa mère en revanche était morte lors de l’accouchement.
Depuis le début de l’épidémie en août 2018 dans l’est de la RDC, le cumul des cas est de 630, dont 582 confirmés et 48 probables, selon le dernier bulletin du ministère congolais de la Santé. Le virus a fait 385 décès, quelques cas encore non diagnostiqués, mais 226 personnes ont été guéries.
C'est la plus grave épidémie d'Ebola en nombre de cas, mais pas en nombre de morts, selon les autorités de santé congolaises.
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