La crainte d'une contagion jihadiste s'étend en Afrique de l'Ouest
Les pays qui bordent le golfe de Guinée sont de plus en plus sous la menace des groupes terroristes.
Dans la nuit du 1er au 2 décembre 2021, le Bénin subissait une attaque qui, pour la première fois, visait des militaires. Deux d'entre eux étaient tués. "A ce jour, une seule attaque en lien avec un groupe jihadiste au Bénin a été rendue publique : en mai 2019, deux touristes français avaient été enlevés par des bandits dans le parc de la Pendjari, dans l'extrême-Nord, avant d'être revendus à des groupes jihadistes au Burkina Faso voisin. Leur guide avait lui été assassiné", écrivait l’AFP. Quant à l’attaque, "les assaillants seraient venus d’ailleurs", indique la Nouvelle Tribune. Selon ses sources, "il n’y a pas d’unité jihadiste implantée au Bénin et la frontière avec le Burkina Faso est sous haute surveillance". Pour autant, toujours selon le site internet, la menace est prise très au sérieux.
Il n’en faut pas plus pour faire monter la pression et pronostiquer que les pays du littoral du golfe de Guinée basculeront bientôt dans la tourmente. La menace de la contagion jihadiste revient régulièrement à la une, que ce soit pour le Bénin, le Togo, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. Déjà en décembre 2019, le centre d'études International Crisis Group sonnait l'alarme, notamment à cause de la situation au Burkina Faso où se multiplient les exactions sanglantes des jihadistes.
Les craintes du Sénégal
Ainsi le Sénégal, pays qui n’a pourtant jamais connu d’attentat, scrute le moindre signe, et même le président Macky Sall montre son inquiétude. "Nous craignons une contagion, car leur objectif est d’atteindre la côte Atlantique. Le Sénégal et les pays côtiers sont les derniers remparts, il faut nous préparer à rentrer dans la bataille", a-t-il martelé lors d’une interview le 23 février dernier.
Le Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, les 6 et 7 décembre 2021, a servi de révélateur de l’état d’esprit qui règne en Afrique de l’Ouest. "La métastase a commencé et probablement plus qu'on ne le sait, et plus que les autorités de ces pays seront prêtes à l'admettre, en tout cas publiquement", affirme à l'AFP un diplomate européen, sous couvert d'anonymat.
Pour beaucoup d’observateurs, les affrontements à répétition au nord de la Côte d’Ivoire sont autant de preuves de l’avancée des jihadistes. La situation est sous contrôle assure le chef d’état-major. D'une part, une base militaire a été installée dans la ville frontalière de Tengrela. D'autre part, la France a largement financé l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme (AILCT) installée à Abidjan. Elle se veut être le fer de lance de la lutte contre le terrorisme.
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