Algérie : l'islamologue Saïd Djabelkhir condamné à 3 ans de prison pour "offense à l'islam"
Le chercheur de 53 ans était poursuivi par sept avocats et un autre universitaire pour "offense aux préceptes de l'islam et aux rites musulmans".
Un islamologue algérien de renom, Saïd Djabelkhir, a été condamné le 22 avril pour "offense aux préceptes de l'islam", a indiqué à l'AFP un de ses avocats, Me Moumen Chadi. "Il a été condamné à 3 ans ferme", a déclaré l'avocat qui s'est dit "choqué" par la sévérité de la peine. Saïd Djabelkhir, un chercheur de 53 ans, était poursuivi par sept avocats et un autre universitaire pour "offense aux préceptes de l'islam et aux rites musulmans".
Interrogé à la sortie du tribunal, Saïd Djabelkhir a déclaré qu'il ferait appel et irait jusqu'en cassation si nécessaire. Il n'a pas été placé sous mandat de dépôt.
"C'est un combat qui doit continuer pour la liberté de conscience, pour la liberté d'opinion et pour la liberté d'expression. Le combat pour la liberté de conscience est non négociable"
Saïd Djabelkhir, islamologueà l'AFP
Solidarité
La loi punit de trois à cinq ans d'emprisonnement et/ou d'une amende de 50 000 à 100 000 dinars (309 à 618 euros) "quiconque offense le Prophète ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'islam, que ce soit par voie d'écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen". Saïd Djabelkhir a recueilli le soutien de nombreux collègues et hommes politiques algériens. "L’affaire de l’islamologue Saïd Djabelkhir est une judiciarisation et une criminalisation de la pensée et du débat", s'indignait, en février, Mohcine Belabbas, président du parti Rassemblement pour la culture et la démocratie. Le quotidien Liberté rappelle que le chercheur en soufisme a été accusé par un autre universitaire, spécialiste en sécurité numérique et enseignant à l’université Djillali-Liabès de Sidi Bel-Abbès, à l'ouest d'Alger.
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