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Côte d’Ivoire : les travaux du futur métro d’Abidjan ont commencé

Le projet a été lancé en 2001 et devrait être une réalité en 2024. Mais les premières expropriations se passent mal.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
La ligne de métro d'Abidjan sera parallèle sur une partie de son tracé au chemin de fer Abidjan-Ouagadougou. (SIA KAMBOU / AFP)

Abidjan sera la 7e ville du continent à être équipée d'un transport en commun en site propre. D’Anyama au nord à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny au sud, soit un trajet de plus de 37 km et 18 stations. Son coût a été initialement annoncé à 1,36 milliard d’euros mais doit être revu à la hausse. Construit par Bouygues et Colas rail, exploité par Keolis avec du matériel roulant d’Alstom, la mise en service est prévue pour 2024 pour une fréquentation estimée à 540 000 passagers par jour.

Le projet a été lancé par Laurent Gbagbo en 2001, puis s’est enlisé dans les conflits politiques de la Côte d’Ivoire. Au point que beaucoup des habitants concernés par le tracé ne croyaient plus voir se construire un jour un métro. La surprise a été de taille le 20 août dernier quand les bulldozers ont commencé à raser les bâtiments situés sur la future ligne, dans les communes d’Anyama et d’Abobo, au nord de l’agglomération.

Et selon le journal Le Monde, cela s’est fait sous la protection des véhicules de la gendarmerie. Car tout le long de la ligne de chemin de fer qui sort d’Abidjan par le nord, où est construit en parallèle le métro, s’est installé un habitat informel. Les populations concernées prétendent ne pas avoir encore touché leur indemnisation et sont donc dans l’incapacité de se reloger. "On doit dédommager avant de casser la maison", dit un habitant devant la caméra de Life TV.

Les premières personnes indemnisées – elles sont une centaine  ont touché leur chèque, assurent les autorités. La cellule d'exécution du Plan d'action et de réinstallation, selon ses termes, "appelle donc les personnes impactées par le projet au calme, car tel que planifié par le gouvernement de Côte d’Ivoire, toutes les personnes ayant perdu leurs biens dans le cadre de la construction du métro seront totalement indemnisées".

N'ayant toujours pas reçu leur indemnité, beaucoup de déplacés, les "déguerpis" selon l'expression africaine, refusent de quitter les lieux. Car faute de toit, ils sont contraints d'aller dormir dans des écoles ou dans les marchés. Mais le progrès est en route et leur sort est scellé.

Pour le Premier ministre ivoirien Patrick Achi, cette infrastructure est un vecteur d’accélération de la métamorphose de la ville. "Car les emprises du métro nous permettront aussi, en sus des équipements nécessaires au tracé, de bâtir des logements sociaux à loyers très modérés, pour augmenter l’offre d’habitat à destination des employés, ouvriers ou fonctionnaires, mais aussi d’installer des marchés, des supermarchés et toutes les activités nécessaires, à proximité immédiate du métro", a déclaré Patrick Achi.

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