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En Afrique, les enfants mères souvent exclues des écoles
Le 16 juin est la Journée de l’enfant africain. A cette occasion, Human rights Watch publie un rapport sur la discrimination en Afrique des jeunes filles mères dans l’accès à l’école. Malgré des avancés sensibles, certains pays considèrent la grossesse juvénile comme un acte grave, et les jeunes mères doivent quitter l’école pour souvent ne plus y remettre les pieds.
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Le rapport de HRW mesure 41 pages et ses conclusions sont sans concession. A travers les pratiques mais aussi les lois des différents pays, il s’avère que la discrimination dans l’accès à l’éducation des filles enceintes demeure une réalité et ce, malgré les promesses.
«Dans de nombreux pays africains, les filles enceintes et les mères adolescentes sont exclues de l'école et privées de leur droit à l'éducation», a déclaré Elin Martínez, chercheuse auprès de la division Droits des enfants au sein de Human Rights Watch. «Bien que des progrès aient été accomplis, l'Union africaine doit travailler en étroite collaboration avec tous ses pays membres pour veiller à ce qu'aucune fille ne soit privée de son droit à l'éducation parce qu'elle tombe enceinte.»
Guinée équatoriale, Sierra Leone, Tanzanie excluent toujours de l’école les filles enceintes ou les mères adolescentes. La Tanzanie fait même figure d’Etat le plus archaïque dans ce domaine. En 2017 son président John Magufuli n’hésitait pas à déclarer: «Tant que je suis président, aucune élève enceinte ne sera autorisée à retourner à l'école.»
Au Malawi, l’exclusion se veut une mesure de protection de la future mère, à entendre les propos d’un directeur d’école. «Une fille enceinte qui se rend à l’école risque de subir les moqueries d’autres élèves.» Mais il évoque également la mauvaise influence qu’elle peut avoir auprès des autres élèves.
Poursuites judiciaires
La moralité, c’est justement l’argument mis en avant, explique Human Rights Watch, sur un continent où la grossesse précoce reste un fléau. Dans plusieurs pays, l’exclusion du système éducatif devient une punition pour un comportement répréhensible. Au Maroc ou au Soudan, les lois de moralité s’abattent sur les jeunes mères poursuivies pour adultère, indécence ou rapports sexuels extraconjugaux.
A l’inverse, 26 pays africains ont adopté des politiques qui aident les filles mères. Soit en assurant leur maintien à l’école, soit en aidant le retour aux études. Mais «la mise en œuvre de leurs lois et de leurs politiques est souvent insuffisante et le suivi de la réinsertion des mères adolescentes dans l'éducation reste globalement fragile», souligne le rapport de HRW. L’ONG énumère les actions menées dans différents pays. Au Gabon, par exemple, des crèches ont été installées près des écoles, pour permettre aux jeunes mamans de suivre les cours.
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