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Immigration: en 2017, quelque 360.000 Africains résidaient au Portugal

Le Portugal a été un des premiers pays européens à s’être porté volontaire pour accueillir une partie des 233 migrants du navire humanitaire le «Lifeline». Si le pays mène une politique migratoire volontariste, tout n’est pas si simple, notamment pour les réfugiés en provenance d’Afrique subsaharienne.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dans le quartier de Cova da Moura, une banlieue de Lisbonne, où vit la communauté cap-verdienne. (NICOLAS ASFOURI / AFP)

Le Portugal, 10 millions d’habitants dont moins de 4% d’immigrés, est classé 2e après la Suède dans l’index des politiques d’intégration des migrants (Mipex) cofondé par l’UE.

Selon le Pew Research, sur un total de 4,15 millions d’immigrés subsahariens répartis dans tous les pays d’Europe en 2017, 360.000 se trouvaient au Portugal en 2017.

Originaires de pays lusophones
Les Africains du Portugal en situation régulière, dont la majorité se trouve surtout aux environs de Porto et de Lisbonne, sont pour la plupart lusophones. Ils sont des ressortissants d’anciennes colonies portugaises, comme Sao-Tome-et-Principe, la Guinée Bissau, l’Angola, le Mozambique ou le Cap-Vert. Le pays compte aussi des Guinéens, des Sénégalais et quelques Sud-Africains et Nigérians.

L’économie du Portugal est intimement liée à celle de l’Angola, par exemple, où nombre de Portugais ont émigré après la crise de 2011. Certains d'entre eux sont rentrés au pays depuis quelques années. Ils y ont été rejoints par des Angolais dont le pays est en crise.

Une population vieillisante
Le Portugal, en manque de main d’œuvre (BTP, tourisme et agriculture, notamment) et dont 30% de la population aura plus de 65 ans en 2030, voudrait attirer sur son territoire 75.000 nouveaux résidents chaque année, précise une étude de la Fondation Francisco Manuel dos Santos.

En juin 2018, le Premier ministre Antonio Costa déclare: «Nous avons besoin de plus d’immigration et nous ne tolérons aucun discours xénophobe.»

Des aides à l'arrivée
Pour accueillir les candidats, le gouvernement portugais a assoupli en juin 2018 les mesures pour permettre la régularisation de 30.000 ressortissants étrangers illégaux qui n’ont aucune autorisation de résidence ni de travail.

A leur arrivée, migrants et réfugiés obtiennent une carte de séjour de six mois renouvelable deux fois (s'ils travaillent), d’un logement gratuit en centre d’accueil puis dans des appartements dédiés et d’une aide de 150 euros par mois pendant un an et demi. Ils ont accès gratuitement à la santé, à la scolarisation des enfants, à des cours de langue et bénéficient d'une aide à l’emploi. Au bout de 6 ans, s’ils parlent le portugais, ils peuvent demander la nationalité du pays.

Plus de chômage
Pour autant, selon l’observatoire Pharos (2015), malgré le peu «de chiffres précis sur le racisme au Portugal», il semblerait aujourd’hui que la population préfère les réfugiés aux migrants économiques. Ceux-ci sont «associés à une compétition pour l’emploi, à des modes de vie différents voire à la criminalité».

Ainsi, l’institut remarque que «le taux de chômage est plus de deux fois plus élevé chez les immigrés des pays africains lusophones que dans la population portugaise en général»

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