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L'Afrique à la conquête de l'espace

Il y a sept nations spatiales africaines. Angola, Nigeria, Ghana, Afrique du Sud, Algérie, Maroc, Egypte et très bientôt le Kenya. Ces pays cherchent d’abord à améliorer leur capacité de communication. Accessoirement, c’est aussi une affaire de prestige. Mais l’Afrique ne peut pas encore se passer des ténors de l’espace occidentaux, russes ou asiatiques.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min

Angosat 1 pèse 200 kilos et a été placé en orbite géostationnaire le 27 décembre 2017. Lancé depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Khazastan, il est le fruit d’une collaboration avec la Russie. Après quelques jours de silence, il émet désormais normalement. Un centre de contrôle a spécialement été construit près de Luanda, en Angola. Il emploie une cinquantaine d’ingénieurs. Le satellite a pour vocation de démocratiser les services de communication: internet, radio, téléphone et télévision dans les régions reculées du pays.
 
Maroc et Algérie: la brouille jusque dans l’espace
Le Maroc a fait sensation en lançant en novembre 2017 un satellite d’observation baptisé Mohammed VI A, capable de réaliser des clichés d’une résolution de 70 cm. Le satellite a été lancé par Arianespace et construit par Thalès et Airbus. Son usage se veut exclusivement civil, ce qui laisse planer des doutes chez les voisins. Ses capacités sont exceptionnelles et le satellite sera bientôt rejoint par son jumeau. Un duo détonant capable de prendre 500 photos par jour, une belle arme de renseignement.


Le contrat estimé à 500 millions d’euros a été signé dans le plus grand secret par François Hollande en 2013, ce qui accentue un peu plus l’option de l’objectif militaire. L’Espagne qui n’a pas de satellite s’en est émue et l’Algérie a répliqué en lançant, depuis la Chine, le 10 décembre 2017, son propre satellite.
  
Constructeurs et usagers
Dans le domaine du satellite, il y a ceux qui achètent et ceux qui construisent, et enfin le club très restreint de ceux qui lancent les fusées. Les premiers prennent rapidement une avance considérable, comme c’est le cas du Maroc vis-à-vis de ses voisins espagnols et algériens. Tous les pays d’Afrique sont des utilisateurs. Aucun n’a encore la capacité à construire un satellite et Il n’y a pas de pays capables de tirer une fusée en Afrique. Du reste, à l’échelle planétaire, ces pays ne sont pas nombreux. Chine et Inde viennent de rejoindre les acteurs historiques de la conquête spatiale: Russes, Américains et Européens.
 
Le satellite universitaire
Le Kenya serait donc le premier pays d’Afrique à avoir conçu son propre satellite, qu’il devrait placer en orbite en mars 2018. Un engin d’observation conçu et réalisé à l’université de Nairobi, avec le soutien financier (environ un million d’euros) du Japon. Attention, il ne s’agit que d’un nanosatellite de 10 cm3. Les spécialistes appellent cela des CubeSats. En 2009, selon l’université Pierre et Marie Curie, une centaine avait été lancée.
 
Des travaux universitaires, certes, mais ces satellites de petites tailles remplissent toutes les fonctions de base. «Les missions typiques des nanosatellites sont actuellement dédiées soit à l’observation et la mesure de l’environnement terrestre, soit aux tests de nouvelles technologies dans l’environnement spatial», nous explique le site internet de l’université.

L’Afrique de l’espace n’en est qu’à ses débuts.

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