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La chenille comestible du Botswana, une protéine qui se fait rare

Le vers mopane est l’un des produits forestiers les plus appréciés en Afrique australe.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme jette des chenilles dans un seau après les avoir récoltées dans un arbre mopane à Tutume, dans la partie nord du Botswana, en janvier 2020. (MONIRUL BHUIYAN / AFP)

La sécheresse qui frappe l’Afrique australe a des conséquences sur la récolte du vers dit mopane, du nom de l'arbre qui l'héberge, connu pour ses vertus nutritionnelles. Les producteurs, principalement des femmes, se plaignent d’une récolte faible.

Sans pluie, peu de chenilles

Dans le centre et le nord du Botswana, les chenilles mopanes servent à enrichir en protéines les repas des populations locales. Les habitants les ramassent sur les troncs des arbres mopanes que l’on ne trouve qu'en Afrique australe. Mais cette année, en raison de la sécheresse, la récolte a été maigre.

Aujourd'hui, on ne peut plus compter sur les pluies, ni même les prévoir. (…) On avait l'habitude de récolter les chenilles de décembre à avril, c'est fini

Onaletha Mbakile, productrice de chenilles

à l'AFP

Un insecte très prisé

La chenille est l'un des produits phares des forêts de mopanes au sud du Zimbabwe, au Botswana et au nord de l’Afrique du Sud, selon l'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture (FAO). Près de 9,5 milliards de larves de mopanes sont récoltées chaque année et rapportent quelque 85 millions de dollars, dont la moitié revient aux petits producteurs. Ces insectes très appréciés sont ramassés la plupart du temps par des femmes, qui les vident, puis les font mijoter sur un feu de bois. Salées et croustillantes, les chenilles peuvent être dégustées telles quelles ou utilisées comme condiments.

Le prix a doublé

La récolte de chenilles mopanes est considérée par la FAO comme une solution aux problèmes de sécurité alimentaire, puisque l'insecte comestible permet d'augmenter les revenus des plus pauvres. Mais le manque de pluie et la sécheresse récurrente ne font que réduire la période de récolte et les chenilles sont de plus en plus rares. Et quand c'est rare, c'est cher. Cette année, leur prix a bondi. Le petit sac se vend à 10 pulas botswanais (80 centimes d'euros), deux fois plus qu'il y a quelques années.

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