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LA PHOTO. Le tourisme du cannabis au Maroc
Selon le rapport 2017 de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, la majorité du cannabis importé dans l'Union européenne provient du Maroc. Mais le cannabis n'est pas qu'exporté, il est aussi consommé sur place. Des milliers de touristes viennent pour cela dans le royaume. Si sa vente et sa consommation sont officiellement interdites, sa production reste importante.
Publié le 04/12/2017 12:36
«Le climat ici est très spécial. Rien ne pousse à part le kif !», plaisante Hassan, un quadragénaire rencontré dans un hôtel de la région de Ketama (située dans le Rif, au nord du Maroc), considérée comme «la Mecque de la production de haschich». C'est ici que Beatrix, la touriste allemande de la photo, passe un séjour «stupéfiant». En effet, à Ketama, où d'abondantes plantations de kif accueillent le visiteur, le haschich fait partie du patrimoine local et sa consommation est largement tolérée. Quelques milliers de touristes viennent chaque année à Ketama, principalement d'Europe, mais aussi des grandes villes marocaines. Cependant, «la région n'est pas bien exploitée et il y a des dysfonctionnements (...), les routes sont désastreuses, l'eau manque», regrette l'hôtelier. Et l'image de la ville a décliné avec le temps. Dans les années 1960 et 1970, Ketama était très prisée des hippies. Peu à peu, la destination a commencé à traîner une réputation de «zone de non-droit». «Le tourisme a connu un net recul», confirme Mohamed Aabbout, un militant associatif local. Il explique aussi cette désaffection par «l'extension de la culture du kif à d'autres villes du nord Maroc». (FADEL SENNA / AFP)
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