La "pire" invasion de criquets pèlerins en Afrique de l'Est depuis 25 ans
Le déferlement de ces insectes ravageurs est désormais "une urgence nationale" en Somalie
Somalie, Ethiopie, Kenya...depuis fin décembre 2019, des millions de criquets pèlerins, se propagent à travers l’Afrique de l’Est, où ils dévorent les récoltes et menacent la sécurité alimentaire dans des pays déjà vulnérables.
Un essaim de millions d’insectes
C’est la Somalie, l’un des pays les plus pauvres au monde qui, en premier, voit arriver cette grande armée d’insectes ravageurs. Un petit essaim peut regrouper à lui tout seul des millions d’individus à l’appétit insatiable. A titre d'exemple, une colonie de ces petites bêtes voraces consomme en 24 heures la même quantité de nourriture que près de 35 000 personnes. Ainsi, en quelques jours à peine, les criquets pèlerins ont détruit des dizaines de milliers d'hectares au grand désespoir de nombreuses familles qui ne vivent que de leur récolte.
Nous n’avons rien pour nourrir nos enfants et nous n’avons pas les moyens d’acheter au marché
Fermier somalien à Dhusamareb (centre pays)à Reuters
Un redoutable ravageur
Comme en Somalie, plusieurs pays d'Afrique de l'Est sont touchés par cette arrivée massive d’insectes. Les essaims migrent avec le vent et peuvent parcourir de 100 à 150 kilomètres en une journée. Des nuages sombres de sauterelles couvrent ainsi le ciel dans certaines régions d’une manière impressionnante. Si le criquet pèlerin est inoffensif et discret en solitaire, il se métamorphose, quand il est en groupe, et peut devenir vorace.
Au Kenya, on tente par tous les moyens de se débarasser de ces redoutables essaims. Claquements de mains, gaz lacrymogène, pesticides...et le temps presse. Les criquets pèlerins ne vivent pas longtemps, à peine trois mois, mais ils se reproduisent assez rapidement et une femelle peut pondre jusqu'à 300 œufs.
Cette invasion d’insectes nuisibles, avec leur capacité à se répandre rapidement, pose une menace sans précédent à la sécurité alimentaire
Mwangi Kiunjuri, ministre kényan de l’Agriculture
L'agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) estime qu'il s'agit de la "pire situation" dans la Corne de l'Afrique depuis 25 ans.
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