Les taux de malnutrition infantile grimpent en flèche en Centrafrique, selon l'ONU
Dans ce pays pauvre, la situation humanitaire est extrêmement préoccupante, surtout pour les enfants.
Deux agences de l'ONU mettent en garde contre les conséquences de la violence et de l’insécurité qui entravent leur mission en Centrafrique. L'Unicef et le Programme alimentaire mondial s’inquiètent particulièrement pour les enfants menacés par une malnutrition aiguë.
"Un danger imminent"
Au moins 24 000 enfants de moins de cinq ans sont actuellement menacés de malnutrition aiguë sévère en Centrafrique, selon l'Unicef et le Programme alimentaire mondial (PAM). Les deux agences de l'ONU sont depuis de nombreuses années au chevet de ce pays considéré comme l’un des plus pauvres au monde. Ce n’est pas la première fois qu’elles font face à ce genre de problème, mais cette année les cas de malnutrition ont augmenté de 25% par rapport à 2020. En cause, la pandémie du Covid-19, mais aussi la violence qui retarde une intervention rapide pour éviter le pire.
"Sans un accès urgent aux soins dont ils ont besoin, les enfants souffrant de malnutrition sévère sont en danger de mort imminent"
Fran Equiza, représentant de l'Unicef en Centrafrique
Une aide entravée
A ce stade, six villes et communes ne disposent d'aucune ressource ou capacité pour répondre aux besoins aigus des enfants et c’est ce qui inquiète les agences de l’ONU. Une dizaine d’autres sont en état d’alerte. Il s'agit notamment des zones les plus touchées par les récentes violences. De nombreuses familles se sont retrouvées une fois encore dans une situation précaire, sans aucune aide, et l'accès à la nourriture est largement insuffisant.
"Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et regarder cette catastrophe se dérouler sous nos yeux. Nous devons pouvoir accéder en toute sécurité à ces enfants"
Peter Schaller, directeur du PAM en Centrafrique
Un manque de financement
Malgré l'insécurité croissante, les équipes de l'Unicef et du PAM intensifient leurs efforts pour atteindre les enfants et les mères les plus vulnérables. Des aliments nutritionnels sont préparés d’avance pour éviter l’interruption dans la livraison de l'aide. Des cliniques mobiles sont par ailleurs déployées pour apporter un soutien sanitaire et nutritionnel aux communautés éloignées et déplacées.
Pour prévenir et traiter la malnutrition aiguë et chronique, il faut des moyens. Or, les programmes des agences de l’ONU sont à l’heure actuelle "gravement sous-financés". Agences qui disposent de 30% seulement du budget prévu pour 2021.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.