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L’Afrique de l’Ouest au temps du coronavirus
Publié le 18/04/2020 17:23
Mis à jour le 18/04/2020 19:09
Masques, confinement, couvre-feux… comme dans le reste de l’Afrique, la vie quotidienne à l’ouest du continent a été bouleversée.
Les sociétés d’Afrique de l’Ouest ont eu du mal à s'adapter aux mesures mises en place comme le confinement pour lutter contre la pandémie. Mais aujourd’hui, de plus en plus personnes sont infectées et l'inquiétude a gagné les populations.
En 21 photos, voici comment six pays (Nigeria, Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sénégal et Mali) font face au coronavirus.
Au Nigeria, les autorités essayent de limiter la propagation du coronavirus en instaurant un contrôle de la température dans les grandes villes du pays. Un quart des Nigérians, qui se définissent comme des "enfants de Dieu", se croient immunisés. (AFOLABI SOTUNDE / REUTERS)
Le président nigérian Muhammadu Buhari s'est adressé à la nation le 29 mars 2020. Le chef de l’Etat a instauré le confinement total d’Abuja, la capitale, et de Lagos, la plus grande ville du pays. "Tous les habitants de ces Etats doivent rester à la maison. Les voyages dans d'autres Etats doivent être annulés. Tous les magasins dans ces deux villes doivent être fermés. (…) Nous savons que ces mesures vont causer beaucoup de difficultés (…), mais c'est une question de vie ou de mort." (REUTERS)
Après le discours du président nigérian, Lagos, la plus grande ville d'Afrique avec ses 20 millions d'habitants, s’est vidée de ses piétons et de ses véhicules. Les marchés ont fermé et les camionnettes de livraisons ont rangé leurs marchandises. En fin de journée, klaxons et embouteillages avaient disparu. (TEMILADE ADELAJA / REUTERS)
Fin mars, le gouvernement de l’Etat de Lagos a installé des centaines de lits et de ventilateurs sur la pelouse du stade football Mobolaji Johnson Arena. Les vidéos et les photos de ce dispositif ont été largement postées sur les réseaux sociaux. La population n’a pas manqué de saluer les efforts du gouvernement. (TEMILADE ADELAJA / REUTERS)
Le 7 avril au Bénin, le gouvernement a obligé les habitants à porter le masque "en tous lieux : dans l'administration publique comme privée, dans les réunions, les rencontres dans les marchés, les magasins, les boutiques..." Dès cette annonce, les habitants de Cotonou se sont rués dans les pharmacies provoquant une pénurie dès le premier jour. Beaucoup de masques fabriqués artisanalement sont alors apparus dans les rues. Le Bénin fait partie des pays d’Afrique de l’Ouest les moins touchés. (YANICK FOLLY / AFP)
Au Ghana le 22 mars, le révérend Dr Ebenezer Markwei a décidé de retransmettre en direct son sermon et une fidèle a tenu à venir l’écouter. Pourtant, le 16 mars, à la suite des déclarations du président Nana Akufo-Addo, le président de la Conférence des évêques catholiques, Mgr Philip Naameh, a annoncé la suspension des messes et des offices religieux : retraites, dévotions, rencontres, confessions, pèlerinages mariages et funérailles et recommandé aux fidèles de faire la prière chez eux. (FRANCIS KOKOROKO / REUTERS)
Le 31 mars, dans le quartier de Madina à Accra, au Ghana, un membre du personnel de sécurité du conseil municipal n’a pas hésité à se confectionner un masque maison pour contrôler le trafic. Tous les déplacements interurbains de véhicules sont suspendus suite aux déclarations la veille du président ghanéen. Le chef de l’Etat a ordonné que soient mises en confinement total pour plusieurs semaines la région métropolitaine du Grand Accra et la région métropolitaine de l'agglomération de Kumasi. Toute personne résidant dans ces zones doit rester chez elle, excepté pour faire des provisions, acheter des médicaments ou effectuer des transactions bancaires. (FRANCIS KOKOROKO / REUTERS)
En Côte d'Ivoire, tous les lieux de cultes sont fermés depuis le 22 mars. L’abbé Norbert Abekan, célèbre curé de la paroisse Sainte Famille du quartier de la Riviera 2 à Abidjan, défile dans les rues pour prêcher la bonne parole : "Jésus Christ ne peut pas rester enfermé. Ce que je vais faire avec les vicaires, nous allons être comme un âne et Jésus va monter sur nous. A travers tout le quartier de Sainte Famille, c’est toute la ville d’Abidjan, c’est tout le pays, c’est toute l’Afrique, c’est tout le monde entier. Nous allons confier le monde entier à Jésus. Partout où il passe, la mort trépasse." (THIERRY GOUEGNON / REUTERS)
Le 30 mars, Anne Désirée Ouloto, la ministre de l’Assainissement et de la Salubrité de Côte d’Ivoire, en liaison avec les mairies du district d’Abidjan et l’Institut national de l’hygiène publique, a lancé une opération de lavage et de désinfection des rues principales et secondaires du district. "Cette opération s’étendra aux marchés d’Abidjan", a déclaré la ministre. (ISSOUF SANOGO / AFP)
Le ministère de l’Education nationale ivoirien a demandé la fermeture des écoles sur le tout le territoire national depuis le 31 mars 2020. Mais pour sauver les cours, la ministre Kandia Camara a initié le projet "Ecole fermée, mais cahier ouvert." Depuis le 6 avril, SMS, radio, télé et des sites comme, www.ecole-ci.online sont utilisés pour assurer le suivi des cours. (THIERRY GOUEGNON / REUTERS)
Dans la capitale ivoirienne, le port du masque est devenu obligatoire depuis le 9 d’avril. Mais en raison d’une rupture de stock, ils sont devenus des objets très convoités. Le Conseil national de sécurité a indiqué que tous les masques seraient gratuits, fabriqués localement ou importés pour permettre rapidement aux cinq millions d'habitants d'Abidjan de se protéger. Si tous les masques n’offrent pas les mêmes garanties que ceux avec un filtre à microparticules (masques FFP), en porter un, même non-homologué est mieux que rien, recommandent les médecins. (ISSOUF SANOGO)
Pour faire face au nombre croissant de personnes touchées par le coronavirus, le ministère de la Santé veut décentraliser les lieux de dépistage et de soins. Mais le 5 avril 2020 à Yopougon, l'une des 15 communes du district d'Abidjan, des riverains paniqués et en colère de voir un centre de dépistage du coronavirus s’installer près de chez eux, s’en sont violemment pris à cette installation et ont mis le feu aux locaux. (ISSOUF SANOGO / AFP)
Les premiers cas de Covid-19 sont apparus au Burkina Faso le 9 mars 2020. Parmi les mesures prises pour lutter contre la propagation du virus, un couvre-feu de 19h à 5h, a été instauré dans tout le pays à partir du 21 mars. Pour aider ses compatriotes à passer le temps, Kientega Pingdéwindé Gérard, le célèbre conteur burkinabè, adulé dans le pays, a pour la première fois de sa carrière, décidé de raconter ses histoires en direct sur Facebook. (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)
Le Burkina Faso est le pays le plus touché par le coronavirus en Afrique de l’Ouest. Les deux premiers cas révélés ont été ceux du célèbre pasteur chrétien évangélique Mamadou Karambiri et sa femme. Ils ont été déclarés guéris le 20 mars. A sa sortie de l’hôpital, le pasteur s’est exprimé sur Impact TV, la télévision du royaume des cieux. Mais son allocution remerciant plus Dieu que les médecins a suscité de nombreuses réactions et polémiques parmi les fidèles et sur les réseaux sociaux. La plus remarquée et la plus virulente fut celle d’un jeune internaute : "Votre guérison n’a rien d’exceptionnel d’autant plus que dans le monde, des milliers de personnes ont été guéries. Je retiens que Dieu vous a parlé en personne, mais il a oublié de vous confier le code du vaccin ou du remède contre la maladie." (HENRY WILKINS / REUTERS)
Au Burkina Faso, Poupémania est une entreprise qui conçoit des poupées faites à la main. Dès le mois de mars, les artisans leur ont confectionné des masques. Exposées dans le magasin de Ouagadougou, elles rencontrent un vif succès et permettent ainsi de faire passer les messages de prévention et inciter les Burkinabè, qui ne tiennent pas compte des recommandations du gouvernement, à en porter. (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)
Au Sénégal, les artistes se mobilisent pour diffuser des messages de prévention auprès des jeunes. Madzoo et ses coéquipiers graffeurs du collectif RBS Crew ont décidé de tagger les murs dans le quartier populaire de Parcelles Assainies, à Dakar, pour inciter les jeunes à prendre au sérieux le virus et à respecter les recommandations sanitaires. (SYLVAIN CHERKAOUI / SIPA/ AP PHOTO)
Au Sénégal, la fermeture de tous les marchés et l’instauration d’un couvre-feu le 23 mars a considérablement impacté le secteur informel, particulièrement dans le domaine de la pêche, du petit commerce, de l'artisanat. Ce secteur représente une part très importante dans l'économie du pays. L'Etat a annoncé 1000 milliards de francs CFA ( 1,5 milliard d’euros) pour aider les acteurs économiques, mais sans donner de précisions sur leurs destinataires. (LUC GNAGO / REUTERS)
Les emballages vides pour le poisson sont empilés dans les hangars sur le quai de pêche de Hann-Bel Air, aux portes de Dakar. Les poissons destinés à l’exportation sont aujourd’hui vendus localement à moitié prix ou stockés dans de grands réfrigérateurs. Certains pêcheurs s'en remettent à Dieu pour que cesse "la malédiction" du coronavirus. Au Sénégal, la pêche occupe environ 17% de la population active et représente 22,5% des recettes d'exportation. (JOHN WESSELS / AFP)
Les Dakarois commencent à ressentir les effets de la pandémie sur l'approvisionnement alimentaire, "y compris dans leurs assiettes", a annoncé la maire Soham El Wardini devant les piles de sacs de riz au pied de la tour abritant l'administration municipale, raconte l’AFP. Pour y remédier la municipalité a acheté et remis 400 tonnes de riz, des milliers de packs de sucre, mais aussi de savon, de gels et de produits nettoyants aux maires des 19 communes qui composent la ville. (SEYLLOU / AFP)
A titre préventif, jour et nuit, les employés municipaux de Dakar pulvérisent des produits désinfectants dans des lieux auparavant très fréquentés comme les marchés ou les mosquées. (JOHN WESSELS / AFP)
Le coronavirus induit de nouveaux comportements en société. Ne plus se faire la bise ou se serrer la main pour se dire bonjour est tout à fait normal et même vivement conseillé. Si le toucher de pied est devenu assez répandu, certains, comme ici au Mali, s’essayent à de nouvelles manières de se saluer. (MICHELE CATTANI / AFP)
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