Cet article date de plus de six ans.
Le dépistage du sida reste un défi en Afrique de l'Ouest et du centre
Seule une personne sur deux en Afrique subsaharienne a eu accès à un test de dépistage du sida. Cette faible proportion de personnes connaissant leur statut sérologique est mentionnée dans une étude réalisée en Côte d'Ivoire et présentée à la 19e Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (Icasa) à Abidjan qui se tient jusqu'au 9 décembre 2017.
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En Afrique, un des obstacles à la prévention de la transmission du VIH reste l’insuffisance du dépistage. «Aujourd'hui plus d'une personne sur deux en Afrique subsaharienne et surtout en Afrique de l'Ouest et centrale ne connaît pas son statut VIH», affirme Joseph Lamarrange, démographe en santé publique à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), co-auteur de l'étude sur le dépistage du VIH en Côte d'Ivoire. Dans ce pays, selon lui, «40% des femmes et 60% des hommes n'ont jamais encore fait de test au cours de leur vie».
«Une fois que les personnes sont dépistées, si elles sont positives, on peut les orienter vers une prise en charge médicale et un traitement, et si elles sont négatives, vers les actions de prévention», souligne le démographe français.
Alors que les campagnes de sensibilisation au dépistage sont développées en Afrique australe et de l'Est, régions où l'infection de VIH est plus répandue, les taux de dépistage restent faibles en Afrique de l'Ouest où la prévalence est plus basse. «L'épidémie est limitée dans la population générale avec une prévalence de 1 à 2,5%, mais concentrée sur des groupes à risques (les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports entre hommes, et les usagers de drogues). La difficulté, c'est de toucher les personnes les plus à risque», insiste M.Lamarrange.
«Une fois que les personnes sont dépistées, si elles sont positives, on peut les orienter vers une prise en charge médicale et un traitement, et si elles sont négatives, vers les actions de prévention», souligne le démographe français.
Alors que les campagnes de sensibilisation au dépistage sont développées en Afrique australe et de l'Est, régions où l'infection de VIH est plus répandue, les taux de dépistage restent faibles en Afrique de l'Ouest où la prévalence est plus basse. «L'épidémie est limitée dans la population générale avec une prévalence de 1 à 2,5%, mais concentrée sur des groupes à risques (les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports entre hommes, et les usagers de drogues). La difficulté, c'est de toucher les personnes les plus à risque», insiste M.Lamarrange.
Le dépistage communautaire insuffisant
La stratégie du dépistage communautaire est-elle pertinente? «Pour cibler les groupes les plus exposés, avec des acteurs qui vont sur le terrain au contact des personnes, suivant les pays, on a ce qu'on appelle un test rapide qui se fait au bout du doigt et qui permet de dépister directement à l'endroit où l'on est. Mais les acteurs communautaires ne sont pas tous formés à faire ce dépistage, il y a là un retard à rattraper», explique le démographe.
La stratégie de lutte contre le VIH passe aussi par le dépistage systématique. Alors que seule «une personne sur cinq se voit proposer un dépistage systématique lors d'une consultation de médecine générale», le rapport préconise «peut être de cibler des consultations spécifiques», notamment celles consacrées aux infections sexuellement transmissibles.
Des études ont par ailleurs démontré que le dépistage prénatal était bénéfique à la prévention. Pourtant, «lors des consultations prénatales, un quart des femmes ne se voit pas proposer de test, ni non plus deux tiers des hommes qui accompagnent leurs femmes. C'est ce que montre notre étude en Côte d'Ivoire», souligne encore le démographe.
La stratégie du dépistage communautaire est-elle pertinente? «Pour cibler les groupes les plus exposés, avec des acteurs qui vont sur le terrain au contact des personnes, suivant les pays, on a ce qu'on appelle un test rapide qui se fait au bout du doigt et qui permet de dépister directement à l'endroit où l'on est. Mais les acteurs communautaires ne sont pas tous formés à faire ce dépistage, il y a là un retard à rattraper», explique le démographe.
Des études ont par ailleurs démontré que le dépistage prénatal était bénéfique à la prévention. Pourtant, «lors des consultations prénatales, un quart des femmes ne se voit pas proposer de test, ni non plus deux tiers des hommes qui accompagnent leurs femmes. C'est ce que montre notre étude en Côte d'Ivoire», souligne encore le démographe.
Mais le développement de stratégies dites avancées de dépistage de plus en plus ciblé ne doit pas se faire au détriment d’un accès au dépistage volontaire. Ce dispositif est «à la traîne aujourd'hui», alors qu'il doit permettre à «quelqu'un (qui) veut faire un test, qu'il puisse le faire facilement», constate M.Lamarrange.
L'autotest, nouvel outil
L'étude préconise par ailleurs d'ouvrir le dépistage à des populations d'Afrique de l'Ouest marginalisées ou éloignées des soins via de nouveaux outils comme l'autotest. Présenté comme une offre complémentaire de dépistage, il peut être proposé de différentes manières: «Par la distribution secondaire, c'est-à-dire en donnant les tests à des personnes qui les redonnent ensuite à leur entourage, pour atteindre des populations cachées, comme des travailleuses du sexe occasionnelles, des homosexuels hors milieu. Et par la distribution en pharmacie, y compris dans des zones rurales et reculées. C'est la multiplication des stratégies qui va permettre d'avancer.»
L'autotest, nouvel outil
L'étude préconise par ailleurs d'ouvrir le dépistage à des populations d'Afrique de l'Ouest marginalisées ou éloignées des soins via de nouveaux outils comme l'autotest. Présenté comme une offre complémentaire de dépistage, il peut être proposé de différentes manières: «Par la distribution secondaire, c'est-à-dire en donnant les tests à des personnes qui les redonnent ensuite à leur entourage, pour atteindre des populations cachées, comme des travailleuses du sexe occasionnelles, des homosexuels hors milieu. Et par la distribution en pharmacie, y compris dans des zones rurales et reculées. C'est la multiplication des stratégies qui va permettre d'avancer.»
Cette étude sur les stratégies de dépistage du VIH en Côte d'Ivoire s'est basée sur une enquête nationale conduite auprès de 4.000 personnes.
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