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RDC: un vaccin pour lutter contre le virus Ebola

Trois ans après l’épidémie d'Ebola qui a fait plus de 10.000 morts en Afrique de l’Ouest, une nouvelle flambée touche actuellement le nord-ouest de la République démocratique du Congo. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) se dit prête à envoyer 4000 doses d'un vaccin encore expérimental pour faire face à l'épidémie.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La population du village congolais de Bikoro a été mise en quarantaine. (AFP PHOTO / JOHN WESSELS)

Ces 4.000 doses vont être acheminées dans la province de l’Equateur, une zone reculée du nord-ouest du pays où sévit la maladie. On compte déjà 35 cas d’Ebola confirmés dans cette région de la RDC, à la frontière avec le Congo-Brazzaville.

Pour tenter de prévenir la propagation du virus et enrayer rapidement l'épidémie, plusieurs agences des Nations Unies ont envoyé sur place des équipes de spécialistes.

Il n’existe toujours aucun traitement contre le virus Ebola, si ce n'est une réhydratation des patients afin de maintenir les fonctions rénales. En revanche, l’espoir d’un vaccin efficace contre cette fièvre hémorragique semble aujourd’hui à portée de mains

Plusieurs pays y travaillent notamment chinois, russe et américain. «S'il y avait un cas d'Ebola et une nouvelle épidémie, nous serions maintenant prêts à y répondre», affirmait dès décembre 2016 le docteur Marie-Paule Kieny de l’OMS.

Plusieurs vaccins sont en cours de développement. Des tests ont été menés sur 6000 volontaires par l’Organisation mondiale de la Santé. Aucun cas d'Ebola n'a été enregistré après la vaccination. En comparaison, on a relevé 23 cas de contamination 10 jours ou plus après la vaccination chez les personnes n'ayant pas reçu ce vaccin.
 
Avancée dans la recherche
L’OMS a calculé qu'en cas de pleine épidémie, il y a 90% de chances que le vaccin soit efficace. Ce premier vaccin, dont le laboratoire américain Merck a acquis les droits de commercialisation, doit être enregistré cette année après soumission du dossier aux autorités américaines (FDA) et européennes (EMA).

En 2016, restaient plusieurs inconnues, notamment la durée de la protection, l’importance des effets secondaires et la sécurité du vaccin pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 6 ans.

Alors que la procédure prend en général plusieurs années, la campagne vaccinale de 2017 se tenant au Liberia est entrée en phase II. Mais les bons résultats pour ces premiers vaccins laissent entendre que face à la nouvelle flambée de cette maladie, actuellement en cours en RDC, les autorités ne sont plus sans défense.

L’OMS prévoit de vacciner préventivement la population dans les zones à risque et la majorité du personnel médical.

En vaccinant les personnes les plus à risques, l'organisation espère pouvoir constituer une sorte de barrière immunitaire autour d’elles pour protéger le reste de la population. 

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