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Tunisie: pénurie alarmante de pilules contraceptives, les associations en colère

Des pharmaciens et des médecins tunisiens tirent la sonnette d’alarme: la pénurie de pilules contraceptives devient alarmante. Cette pénurie intervient après celle des stérilets dans les plannings familiaux. Les associations ne cachent pas leurs inquiétudes.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Rupture de stocks de pilules contraceptives en Tunisie (BURGER / PHANIE)

Le site Femmes de Tunisie, ainsi que d'autres rédactions, ont contacté de nombreuses pharmacies avec la même réponse: oui, il y a une pénurie de pillules contraceptives. «Tout citoyen tunisien a droit à la santé ainsi qu’un accès aux soins. Pourtant, depuis un moment, les Tunisiennes ayant choisi la pilule comme moyen contraceptif, n’arrivent plus à s’en procurer en pharmacie. En cause: la pénurie de ce médicament auquel il n’existe pas de générique chez nous. En effet, les fournisseurs européens ont arrêté l’approvisionnement à cause des dettes du pays», s’indigne le site féministe.


Selon l’Association tunisienne des Pharmaciens libres, qui craint une aggravation de la pénurie, la faute incombe aux pouvoirs publics qui n’honorent pas leurs dettes: la Pharmacie centrale et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) sont en défaut de paiement. 



«L’Etat a l’obligation d’assurer l’accès à la santé reproductive. Les obliger à utiliser un moyen de contraception qu’elles ne désirent pas est un piétinement des engagements de l’Etat», souligne Irzak Khnitech, la directrice exécutive de l’Association tunisienne de la santé de la reproduction, dans Huffington Post Maghreb. Et de laisser entendre que cette situation est peut-être un choix politique: «On se demande si le non-règlement de ces problèmes n’est pas voulu et ne s’intègre pas dans une politique publique bien précise.» 

Le pure-player Tunisie numérique, lui, désigne, sans la nommer, l’influence des islamistes. «Avec la rupture de stock actuelle, la Tunisie retombe dans les années sombres du Moyen âge et est sur le point de perdre tous les acquis de soixante ans d’efforts. Ce qui ne semble pas du tout déplaire à certaines parties adeptes de la multiplication des naissances et contre les méthodes contraceptives jugées immorales et contraires à la Chariaâ», s’indigne-t-il.

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