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Vente d'alcool interdite, port du masque obligatoire, couvre-feu élargi... contre le Covid, l'Afrique du Sud prend des mesures drastiques

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé de nouvelles restrictions au vu de la hausse des contaminations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un homme passe devant un magasin d'alcool fermé à Hillbrow, Johannesburg, le 29 décembre 2020. Le 28 décembre 2020, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé une nouvelle interdiction de la vente d'alcool. (PHILL MAGAKOE / AFP)

Alors que l'Afrique du Sud vient de dépasser le million de contaminations au coronavirus, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé lors d'un discours télévisé le 28 décembre des mesures drastiques pour lutter contre la propagation du Covid-19. Pour autant, il a insisté sur la nécessité de préserver au maximum l'économie, déjà très fragilisée du pays.

Un niveau de contaminations alarmant

Le président sud-africain a mis l'accent sur la vitesse des contaminations au coronavirus "particulièrement alarmante" et annoncé des mesures radicales pour lutter contre la pandémie, indique l'AFP. Cyril Ramaphosa a ainsi précisé que la vente d'alcool sera interdite au moins jusqu'au 15 janvier, le port du masque rendu obligatoire partout dans le pays et le couvre-feu élargi – il débutera dorénavant à 21h au lieu de 23h et ira jusqu'à 6h.

Pendant 14 jours, tous les rassemblements seront interdits, même en extérieur, sauf les enterrements limités à 50 personnes, notamment.

"Personne ne sera autorisé à être en dehors de son domicile, sauf les personnels de santé" pendant ces heures de la nuit.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa

lors d'un discours télévisé

Cyril Ramaphosa a toutefois indiqué que les bars et restaurants ne fermeront pas complètement pour préserver autant que faire se peut l'économie, fragilisée depuis la première vague de l'épidémie, mais les heures d'ouverture seront écourtées pour respecter le nouvel horaire de couvre-feu. L'interdiction de la vente d'alcool vise à réduire le nombre d'admissions à l'hôpital liées à des accidents de la route ou à des violences, notamment familiales, générées par un excès de consommation.

L'alcool génère "des comportements à risque" et fait grimper le nombre d'admissions dans les services d'urgence, a insisté le président : "blessures par balles, accidents de la route et autres accidents ajoutent inutilement de la pression" sur un personnel soignant et des infrastructures proches de leur limite en termes d'accueil et débordées dans plusieurs provinces. 

Dès mars, la vente d'alcool avait été interdite, puis réglementée à divers niveaux, une mesure très décriée dans un pays très dépendant à l'alcool. Jusqu'à l'annonce du président, il était possible d'acheter de l'alcool entre lundi et jeudi et seulement en journée.

"Un manque de vigilance" et "des soignants épuisés"

Pour expliquer la vitesse de propagation des contaminations, le président a dénoncé "un manque extrême de vigilance parmi nous" pendant les fêtes. En Afrique du Sud, Noël coïncide avec l'arrivée de l'été, la fin de l'année scolaire, les retrouvailles en famille, les concerts et services religieux, autant d'événements qualifiés de "super-contaminants"

"Nous avons baissé la garde, nous en payons désormais le prix"

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa

lors d'un discours télévisé

"Les soignants sont épuisés (...). (Ils ne) "sont pas loin de craquer, ils risquent de perdre leur vie à cause de nos actions et de notre incapacité à prendre nos responsabilités", a précisé le président. Plus de 41 000 d'entre eux ont été contaminés depuis le début de la pandémie en mars et selon lui, le pays n'est "pas encore arrivé au pic" de cette deuxième vague. 

L'Afrique du Sud est devenue dimanche 27 décembre le premier pays africain à dépasser le million de contaminations sur une population de 59 millions d'habitants. Alors qu'une variante plus transmissible du coronavirus est responsable d'une grande majorité des nouveaux cas, le pays a officiellement comptabilisé plus d'un million de cas positifs et quelque 26 735 morts.

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