Somalie : les deux Français enlevés étaient en mission officielle
On les a d'abord présenté comme des journalistes - c'est ainsi qu'eux-mêmes s'étaient définis, à la réception de leur hôtel -, puis comme des agents des services de renseignements français - selon un responsable somalien.
_ Ils sont en réalité des conseillers en mission officielle auprès du gouvernement somalien - ça, c'est la précision du quai d'Orsay.
Deux Français ont été enlevés au petit matin, à leur hôtel du sud de Mogadiscio, la capitale somalienne. Une dizaine d'hommes armés sont arrivés en force, se faisant passer pour des membres des forces de sécurité gouvernementale. Ils ont désarmé les gardiens de l'hôtel, avant de visiter toutes les chambres et de repartir, sans difficultés, avec leurs deux otages.
Les enlèvements d'étrangers sont devenus monnaie courante, dans un pays livré à lui-même - sans véritable pouvoir central.
_ Le gouvernement de transition affirme tout de même être avoir pris contact avec les ravisseurs. Ils ne s'agirait pas d'un rapt politique, mais plutôt crapuleux, selon le ministre somalien de la Défense, Mohammed Abdi Gandi. Le groupe qui a kidnappé les Français n'appartiendrait pas à une milice, ni à un groupe islamiste, mais ferait partie du milieu du banditisme de Mogadiscio.
C'est d'ailleurs pour tenter de stabiliser quelque peu la situation que la France s'est engagée, au printemps dernier, à former un bataillon de l'armée somalienne, soit 500 hommes, à Djibouti. Car le pouvoir actuel ne peut aujourd'hui compter que sur 3.000 soldats et policiers, sous-équipés qui plus est.
La formation devait initialement débuter en septembre, mais face à la dégradation de la situation, les préparatifs se sont accélérés ; la formation devrait finalement débuter dès le mois prochain.
Les deux Français enlevés ce matin n'étaient pas présents à Mogadiscio pour cette raison. Eux étaient chargés d'une “mission officielle d'assistance auprès du
gouvernement somalien”, selon le communiqué rédigé par le quai d'Orsay.
“Ils apportaient une aide en matière de sécurité au gouvernement fédéral de transition du président Cheikh Charif. Dès que cette information a été connue, tous les services de l'Etat concernés se sont mobilisés ainsi que notre ambassade à Nairobi, compétente pour la Somalie”, conclut le ministère.
_ Qui n'ajoutera aucune autre précision, ni sur l'identité des deux Français, ni sur le fait de savoir s'il s'agit de militaires ou de civils...
Guillaume Gaven, avec agences
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