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Introuvable depuis près de 50 ans, la musaraigne-éléphant de Somalie a été de nouveau observée par les scientifiques

Début 2019, des scientifiques ont installé plus de 1 250 pièges garnis de beurre de cacahuète, de flocons d'avoine et d'extrait de levure à Djibouti, dans l'espoir de localiser des spécimens de ce petit mammifère.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une musaraigne-éléphant, photographiée en février 2019 à Assamo (Djibouti). (STEVEN HERITAGE / GLOBAL WILDLIFE CONSERVATION / AFP)

Depuis un demi-siècle, beaucoup la croyaient perdue. Mais la musaraigne-éléphant de Somalie, petit mammifère au nez en forme de trompe, vivait tranquillement à l'écart des Hommes dans des zones rocailleuses de la Corne de l'Afrique, ont annoncé des scientifiques, mardi 18 août.

Entre 1891 et 1973, des expéditions zoologiques avaient collecté quelques dizaines de spécimens du sengi de Somalie, une des espèces de musaraigne-éléphant (ou rat à trompe) répertoriées en Afrique. Des spécimens, conservés dans divers muséums d'histoire naturelle, qui étaient jusqu'alors les seules sources scientifiques d'information sur l'animal.

Après 1973, plus rien. L'ONG Global Wildlife Conservation avait même inscrit sur sa liste des "25 espèces perdues les plus recherchées" le petit insectivore de la taille d'une souris qui peut courir à près de 30km/h.

Douze spécimens recensés

Début 2019, Galen Rathburn, spécialiste mondial de la musaraigne-éléphant, et d'autres scientifiques installent plus de 1 250 pièges garnis de beurre de cacahuète, de flocons d'avoine et d'extrait de levure dans 12 localités de Djibouti. Ils sont persuadés qu'un sengi vit dans ce pays.

"Lors de nos entretiens, la population nomade et pastorale nous a dit qu'elle voyait des sengis régulièrement", explique à l'AFP Houssein Rayaleh, naturaliste de l'association Djibouti Nature et membre de l'expédition. "J'avais moi-même déjà observé des sengis". Mais personne ne sait de quelle espèce il s'agit.

"Alors quand nous avons ouvert le premier piège, et que Galen Rathburn (...) a vu la mignonne petite queue avec une touffe au bout, il m'a regardé et m'a dit : 'je ne peux pas y croire, je n'en ai jamais vu un de ma vie !'", raconte Steven Heritage, du Centre des lémuriens de l'université américaine de Duke.

La preuve est désormais faite que "le sengi de Somalie existe encore", conclut l'étude publiée mardi dans la revue PeerJ, qui relève 12 spécimens du mammifère au pelage brun, au long nez et aux yeux cerclés de blanc. Sans savoir estimer la taille de la population de l'animal, les scientifiques estiment désormais que ce dernier n'est pas endémique de Somalie, mais vit aussi à Djibouti, et peut-être au-delà dans la Corne de l'Afrique.

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