Au Soudan, une véritable catastrophe humanitaire après un an et demi de guerre

Alors que le conflit au Soudan a déjà fait des dizaines de milliers de morts, la Russie a opposé son veto à un cessez-le-feu proposé par les Nations unies.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des Soudanais tentent de traverser la frontière entre le Soudan et le Tchad, le 23 juin 2024. (ADRIEN VAUTIER / LE PICTORIUM / MAXPPP)

C'est une guerre oubliée et c'est sans doute la crise humanitaire la plus grave que connaît la planète. Le Soudan est ravagé par la guerre depuis maintenant un an et demi. Elle a fait des dizaines de milliers de morts civils, 11 millions de déplacés et 26 millions de personnes sont touchés par l'insécurité alimentaire et de plus en plus par la famine. L'ONU est incapable d'endiguer ce drame. Au Conseil de sécurité, la Russie a opposé, lundi 18 novembre, son veto à une résolution appelant à un cessez-le-feu. Pourtant, les ONG ne cessent d'alerter, comme Solidarités International qui travaille au Darfour depuis plusieurs mois.

C'est une situation humanitaire catastrophique que décrit Solidarités International, notamment au Darfour. II n'y a pas d'eau, pas de nourriture, pas de médicaments. Les poches de famine menacent de s'étendre. Les enfants sont la première population touchée. La directrice régionale de cette ONG, Justine Muzik Piquemal, directrice régionale, revient de trois semaines sur place : "Toutes les crises qui se cumulent vont au mieux, si je peux dire, vers des enfants avec des retards de croissance physiques et mentaux, et au pire vers toute une population qui va mourir de faim."

"Cela fait deux ans que les enfants n'ont pas été vaccinés contre la rougeole. On sait que la rougeole tue les enfants."

Justine Muzik Piquemal, de Solidarités International

à franceinfo

Aujourd'hui, seule une quinzaine d'ONG opèrent difficilement sur le terrain. Leurs convois sont parfois bloqués par les belligérants. En revanche, les organisations des Nations unies sont totalement absentes du pays, paralysées par le Conseil de sécurité de l'ONU, notamment par les Russes qui ont mis leur véto à une proposition de cessez-le-feu.

"La négociation aujourd'hui qui se passe sur l'accès humanitaire est extrêmement politique, donc il faut la dépolitiser et revenir sur des principes de base humanitaires, de la neutralité des Nations unies, des ONG qui travaillent sur la zone", estime Justine Muzik Piquemal. Sans l'aide de l'ONU, le pire est à venir. Dans cinq mois, ce sera la saison des pluies et des zones entières du Soudan seront inaccessibles.

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