Jean-Yves Le Drian annonce le soutien de la France au "nouveau" Soudan
En visite à Khartoum, le ministre français des Affaires étrangères a plaidé pour la réintégration du pays à la communauté internationale.
C’est la première visite du genre de la part d'un responsable français depuis douze ans. Le chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, a rencontré le 16 septembre 2019 à Khartoum les nouveaux dirigeants du Soudan.
La fin de l’isolement
Le ministre français des Affaires étrangères a promis à son homologue Asma Mohamed Abdallah (lien en anglais) d'œuvrer en faveur du retrait du Soudan de la liste américaine "des Etats soutenant le terrorisme". Khartoum été mis au ban de la communauté internationale dès 1997 pour avoir accueilli Oussama ben Laden, le chef d’al-Qaïda.
Nous sommes dans un nouveau Soudan, un Soudan qui se trouve à un moment clé de son histoire, et la France est aux côtés de ce nouveau Soudan
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères
Un pouvoir fréquentable
Depuis la destitution d’Omar al-Bachir, tombé sous la pression de la rue en avril 2019, le Soudan semble ouvrir une nouvelle page. Après une période très incertaine et des violences meurtrières, la signature d’un accord en août 2019 a permis de mettre en place un gouvernement de technocrates comprenant 18 ministres dont quatre femmes. Ce pouvoir civil est soutenu par la France, qui s’était déjà engagée à accompagner les Soudanais "sur le chemin de la démocratisation, du redressement économique et de la paix".
La relance de l’Economie
Maintenant que le processus de démocratisation est enclenché, la France se tient aux côtés du Soudan pour relancer une économie en berne. Paris a annoncé l’octroi d’une aide de 60 millions d’euros. Un montant symbolique comparé aux trois milliards de dollars promis par l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis au Conseil militaire de transition qui avait remplacé al-Bachir. Mais la France promet d’agir en faveur du retour des investissements étrangers.
Le défi de la paix
Pour réussir sa transition politique, le Soudan doit aussi en finir avec les conflits internes qui minent le pays depuis de nombreuses années. Le chef de la diplomatie française mise sur la signature d’accords "avec l’ensemble des groupes rebelles d’ici à six mois".
Le Soudan fait face à des conflits dans ses périphéries au Darfour, au Kordofan du Sud et dans le Nil Bleu. Ces trois conflits ont fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés dont des centaines de milliers vivent toujours dans des camps.
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