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Vidéo Soudan : "Ce n'est pas une guerre civile, c'est une guerre contre les civils", estime Maria Malagardis, journaliste à "Libération"

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Article rédigé par franceinfo
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Les affrontements entre l'armée du général al-Burhane et les paramilitaires du général Hemedti qui ont fait au moins 700 morts sont "l'étape ultime de la confiscation du pouvoir civil", explique la spécialiste de l'actualité africaine.

"Il y a un terme qu'il ne faut surtout pas utiliser" pour décrire le conflit sanglant dont le Soudan est le théâtre depuis plus de 20 jours, estime la journaliste à Libération Maria Malagardis, c'est celui de "guerre civile". Invitée du Talk franceinfo jeudi 4 mai, elle fait cette mise au point : "Ce n'est pas une guerre civile, c'est une guerre contre les civils. C'est eux les victimes". Même s'il y a surement "des partisans des uns et des autres", pointe-t-elle, "c'est l'étape ultime de la confiscation du pouvoir civil". "Une guerre des généraux" qui a fait au moins 700 morts selon l'ONG ACLED qui recense les victimes de conflits, et plus de 300 000 déplacés. 

Sanctionner, "c'est enterrer la population"

Le président américain Joe Biden a menacé jeudi de prendre des sanctions contre le Soudan, sans donner de calendrier, tout en appelant à un "cessez-le-feu durable". "Mettre une sanction économique sur le Soudan, ce serait juste enterrer la population", estime Khadidja Medani, doctorante en géographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. La chercheuse spécialiste du Soudan rappelle que durant les trente années de pouvoir d'Omar el-Bechir, renversé par un coup d'état en 2019, le pays "était sous embargo international, sous sanctions économiques et les seuls que ça a pénalisé, c'est la population soudanaise".

Une alternative à ces sanctions internationales serait, ajoute Khadidja Medani, que "les parrains" du Soudan, l'Arabie Saoudite et l'Égypte, gèlent "les comptes des RSF [les forces du général Hemedti] là où ils sont". Ces sanctions individuelles auraient-elles réellement du poids ? "Est-ce que ce serait fait ?", interroge la géographe. "Pas sûr", avance-t-elle.

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