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Swaziland: les amoureux n’ont pas le droit de s’embrasser en public

Il en coûtera désormais 9 euros aux couples qui seront surpris à s’embrasser trop fougueusement en public. Ainsi en ont décidé les élus de Siteki, commune du Swaziland, petit pays enclavé entre l’Afrique du sud et le Mozambique. Un Etat très pudique. En principe…
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Swaziland a posé de nombreux interdits. Il est par exemple prohibé de porter une mini-jupe ou des vêtements moulants. Mais une fois par an, les jeunes filles supposées vierges dansent, seins nus et en costume traditionnel, devant le roi Mwsati III. Lors de cette «danse des roseaux», le souverain a le droit de se choisir une épouse. (Reuters - Siphiwe Sibeko)

Pour le responsable des finances de Sitki, «ce qui est fait en privé doit être fait en privé, pas en public». En clair, le bisou que se donne un couple amoureux dans la rue est un comportement «indécent». Mais que l’on se rassure, il sera toujours possible d’embrasser un enfant…
 
Pour des adultes, «s’embrasser en public ne se fait pas dans notre culture», explique une habitante de la localité.
 
Heureusement, les hôtels remédient au problème des bisous fougueux. Les élus «disent que c'est de l'indécence publique, mais la règle ne s'applique qu'en ville, si vous marchez dans les rues de la ville. Quand vous êtes ici, à l'hôtel, cette règle ne s'applique pas. Vous pouvez faire tout ce que vous voulez quand vous êtes dans l'hôtel », explique la gérante d’un des établissements de Siteki, cité par RFI.
 
La commune est connue pour son combat contre «l’indécence». Elle possède ainsi un corps d’une dizaine de policiers, spécialement chargés de lutter contre… les hommes urinant dans la rue. Lesquels policiers en verbalisant aussi «les piétons traversant hors des clous et les autostoppeurs» contribuent «à la bonne santé financière de la ville», précise RFI.
 
Un large éventail d'interdits
D’une manière générale au Swaziland, on lutte tous azimuts pour favoriser les «bonnes mœurs». Il est ainsi interdit d’avoir des relations sexuelles dans des lieux publics. Ou de jeter des papiers par terre et de vendre des marchandises sur les trottoirs.   
 
De la même façon, depuis décembre 2012, les autorités ont décidé de faire strictement appliquer l’interdiction de la mini-jupe, dont le port est puni de six mois de prison. Ce vêtement «faciliterait» le viol «parce qu’il est facile de retirer la petite pièce de tissu portée par les femmes», a ainsi expliqué une porte-parole officielle.
 
Les jeans à taille basse sont également interdits. Là encore, les représentants de la gent féminine portant ces tenues seraient responsables des agressions qu’elles subissent, estime la porte-parole. Celle-ci a affirmé avoir lu «sur un réseau social que les hommes, et même parfois les femmes, ont une tendance à "déshabiller les gens du regard". Cela devient plus facile avec les vêtements moulants ou suggestifs».
 
Pour autant, le petit royaume africain aux fortes traditions n’a pas interdit les tenues traditionnelles portées par les jeunes filles lors de la célèbre «danse des roseaux», qui attire chaque année, au début du printemps, des hordes de touristes. Des milliers de jeunes filles, supposées vierges, y dansent seins nus devant le roi Mswati III, dernier souverain absolu d’Afrique. Elles portent en outre un pagne traditionnel qui, s’il ne montre pas leur sexe, ne cache rien de leurs fesses…
 
Il faut dire que c’est pour la «bonne cause» : à cette occasion, Mswati III, déja marié à une douzaine de femmes, a le droit de se choisir une nouvelle épouse parmi les danseuses…

France 24, 5-10-2010

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