Tchad : un projet de nouvelle Constitution approuvé par référendum avec 86% des voix

"Ils ont transformé les résultats, montés depuis longtemps pour les rendre publics aujourd'hui. C'est une honte pour le pays" dénonce auprès de l'AFP Yoyana Banyara, président du Bloc Fédéral qui a appelé à voter non au scrutin.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre tchadien Saleh Kebzabo vote dans un bureau de vote lors du référendum constitutionnel à N'Djamena, au Tchad, le 17 décembre 2023. (DENIS SASSOU GUEIPEUR / AFP)

Les Tchadiens ont approuvé avec 86% des voix le projet de nouvelle Constitution soumis par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi, a déclaré la commission électorale selon des résultats officiels provisoires, dimanche 24 décembre.

"Ils ont transformé les résultats, montés depuis longtemps pour les rendre publics aujourd'hui. C'est une honte pour le pays" dénonce auprès de l'AFP Yoyana Banyara, président du Bloc Fédéral qui a appelé à voter non au scrutin.

Pour Max Kemkoye, le président du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) qui appelait au boycott, "le taux de participation serait moins que ce que la CONOREC a annoncé, tout le monde a vu le jour du vote le boycott a été respecté."

Les résultats définitifs attendus le 28 décembre 

Le taux de participation au référendum du 17 décembre est de 63,75%, a annoncé la commission électorale. L'institution se félicite de la bonne tenue du vote ne relevant que des "dysfonctionnement mineurs". "Les tchadiens ont voté pour l'Etat unitaire fortement décentralisé à 86%. Cependant il faudrait aussi écouter les 14% des Tchadiens qui ont voté non à travers le message qu'ils veulent porter", relève le porte-parole de la coalition pour le oui.

Pour une partie de l'opposition et de la société civile, ce scrutin s'apparente à un plébiscite destiné à préparer l'élection du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno et perpétuer une "dynastie" initiée par son défunt père il y a 33 ans, déjà à l'issue d'un coup d'Etat.

Les résultats définitifs doivent être proclamés par la Cour Suprême le 28 décembre. Ce référendum constitue une étape-clé vers le retour au pouvoir aux civils promis par la junte militaire et finalement repoussé à fin 2024.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.