Présidentielle en Tunisie : un vote entre fierté et lassitude
A l'occasion de cette première élection libre de leur histoire, les Tunisiens doivent choisir entre 27 candidats.
La Tunisie vit une journée historique. Dimanche 23 novembre, Près de 5,3 millions de Tunisiens sont appelés aux urnes pour élire leur président pour la première fois depuis la révolution de 2011. A l'occasion de cette première élection libre de leur histoire, ils doivent choisir entre 27 candidats, dont le chef de l'Etat sortant, Moncef Marzouki, et le dirigeant du parti vainqueur des législatives, Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, grand favori.
Un deuxième tour aura lieu fin décembre si aucun des prétendants n'obtient de majorité absolue, et l'instance électorale (ISIE) doit annoncer au plus tard le 26 novembre les résultats.
Après la tenue des législatives, dont le caractère démocratique a été salué par la communauté internationale, les premières heures de ce nouveau scrutin se sont déroulées dans le calme.
Une fierté pour les Tunisiens
"C'est une journée historique, la première élection présidentielle en Tunisie avec des normes démocratiques avancées. Si Dieu le veut, ce sera une grande fête électorale", s'est félicité en début de journée le Premier ministre Mehdi Jomaa, un indépendant chargé en début d'année de sortir la Tunisie d'une profonde crise politique et d'organiser les échéances électorales.
Sur Twitter des Tunisiens font part de leur fierté de voter. "J'aime la manière dont la Tunisie nous donne de l'espoir", tweete par exemple une journaliste tunisienne. D'autres posent montrant leur doigt taché d'encre, signe qu'ils ont mis leur bulletin dans l'urne.
Anja,20-year-old, student. #TunisiaVotes @ZamanEnglish @Freeexpresso pic.twitter.com/e5JuQPCIEf
— ZamanAlwaslEnglish (@ZamanEnglish) November 23, 2014
Happy voters outside polling station on Rue de Marseille #Tunis #TnElec14 pic.twitter.com/n6rKjek2A9
— Christine Petré (@christinepetre) November 23, 2014
L'enjeu de la participation
Outre l'issue du scrutin, l'autre inconnue demeure le taux de participation, notamment chez les jeunes. A l'initiative de la révolution qui a fait tomber le régime de Ben Ali en 2011, beaucoup se disent désabusés par la politique, rappelle RFI. Ainsi, Wajdi, 22 ans, blessé pendant les manifestations de 2011, a assuré à francetv info qu'il votera "comme tout le monde" pour Béji Caïd Essebsi, un vieil homme de 88 ans. "On va tous voter pour lui, il pourra nous sortir de ça...", lance-t-il, sans enthousiasme.
Alors que le chômage s'élève à plus de 15% en Tunisie et à 30% chez les jeunes diplômés, un autre jeune Tunisien tweete la photo d'un graffiti. Y apparait le candidat favori et la phrase "je ne peux pas rêver avec mon grand-père."
A 14 heures, l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections, annonçaient en effet que "l’affluence est en deçà de l’attendu : quelques bureaux vides", relaye le site La Presse.tn.
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